lundi 30 juillet 2012

Neuillé : Les Briqueteries

Un premier four a été construit sur le site en 1854 par Rougé-Desneux Victor, tuilier à Villedômer, ce four permettant la cuisson de tuiles, briques et chaux. En 1864, l'ensemble passe à Moussard-Médard François, jusqu'alors tuilier à la Blondellerie à Monnaie, qui fait construire en 1874 une halle. En 1882, Lihoreau-Boulay François, tuilier, en devient propriétaire et fait construire en 1889 un nouveau four ainsi qu'une seconde halle et une maison sur une parcelle voisine.
Le four de 1854 et celui de 1889 étaient identiques, à ciel ouvert, à feu intermittent et flammes longues, chacun d'une capacité de 15m3 et permettant la cuisson de tuiles, briques, carreaux et chaux. La matière première était tirée de carrières d'argile situées au sud et à l'ouest de la commune. 
Si le premier four utilisait des végétaux comme combustible, le second était prévu pour utiliser le charbon, or il semblerait que cela ne fut pas le cas puisqu'en 1910 les deux fours étaient chauffés avec des ronces. Les propriétaires étaient heureux de ce débouché. Ils faisaient couper les ronces par des femmes le long des chemins et fossés, elles devaient être liées par une "rote" (lien de bois vert) et avoir un diamètre de 0,70, on les appelait "bourrée". La briqueterie les payait 3 à 4 sous par fagot. Il en fallait 2000 par journée de cuisson. Raymond Crochard avait raconté à M. Foussard que pour une journée de 11 heures, il avait 3,50 fr, ce qui faisait 21,50 fr par semaine. "La briqueterie marchait avec un ouvrier à tenir, Mr Reboussin, les autres manœuvres étaient employés à temps partiel. À 12 ans, on avait 15 fr par moi et l'on était nourri." En 1911, la fabrique de briques passe à Chauveau-Gasnier René, briquetier, et en 1914 à la société des Grandes Briqueteries de Neuillé le Lierre. 
Cette société  développe à compter de 1919 la mécanisation du cycle de fabrication et fait construire un nouveau four de conception plus moderne afin de remplacer les deux existants. 
Le four était à feu continu et flamme courte. Il était de plan rectangulaire avec deux galeries de chambres de cuisson en parallèle.
La distribution du combustible, charbon pulvérulent, se faisait automatiquement par des trémies percées dans la voûte des chambres de cuisson, l'évacuation des fumées se faisant par des orifices dans le sol en extrémité des chambres, et des conduits souterrains jusqu'à la cheminée. 
Ce four était destiné essentiellement à la cuisson de briques et carreaux d’excellente qualité. 
En 1931, le site passe aux frères Fouché Pierre et Guy, ingénieurs, puis en 1935 à Tessier Fernand. L'activité va décliner jusqu'en 1948 et cesse définitivement en 1949. Les installations sont alors démantelées, les machines vendues, les bâtiments détruits, la cheminée abattue dans les années 1970, 
et enfin un lotissement construit sur le terrain occupé précédemment par la briqueterie. 
Sources : Archives départementales d'Indre et Loire (97J16).

2 commentaires:

  1. Dommage pour le patrimoine, qu'il ne reste pas au moins un vestige. La cheminée par exemple.

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    1. Oui, il ne reste que les briques et les cartes postales...

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