En 1781, Reugny est cité dans la liste des 20 principales draperies du département. Les draperies les plus proches étant Tours, Amboise et Château-Renault. Il existait à cette date 14 drapiers à Reugny. Des serges à la façon de Londres et des droguets étaient fabriqués par 5 tisserands en 1781, il est précisé qu'ils étaient 30 en 1760. Dans l'encyclopédie de Diderot de 1765, à l'article "serge", on peut lire "étoffe de laine piquée ou croisée, manufacturée sur le métier à quatre marches ou pédales, de la même manière que l'on fabrique les ratines et autres étoffes. [...] Il y a des serges de différentes espèces, qui prennent leur nom de leurs différentes qualités, ou des endroits dans lesquels on les fabrique. Celle qui a le plus de réputation est la serge de Londres ; elle est maintenant très estimée dans les pays étrangers, particulièrement en France, où l'on a établi avec beaucoup de succès une manufacture de cette espèce sous le titre de serges façon de Londres..." Les produits manufacturés étaient ensuite envoyés dans les moulins à foulons. Les foulteurs travaillaient les draps, ils les plaçaient dans de grands tambours de bois à claire-voie. Par rotation prolongée du tambour dans l'eau de la rivière les draps s'assouplissaient et devenaient agréables à travailler. Ils étaient étendus sur l'herbe des prairies pour sécher et retournaient dans le tambour de bois jusqu'au résultat final. Les moulins foulons étaient aussi nombreux que ceux à blé. On peut citer le moulin de Sainte-Croix, du Coudray, du Grand-Villiers, de Pierre et du Puits.
Après la Révolution, la diminution du nombre de tisserands, déjà signalée en 1781, continua. Au milieu du 19e siècle le métier avait totalement disparu. Mais la disparition de ce métier provoqua également celle des foulons qui n'avaient plus d'étoffes à travailler. Ainsi, les moulins à foulons furent soit transformés en moulins à blé (la majorité), soit supprimés (moulin de Pierre).
Sources :
Archives départementales d'Indre et Loire (C114 - H120)
M. Foussard
Encyclopédie de Diderot.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire