lundi 29 juillet 2013

C'était il y a 300 ans...

Il y a tout juste 300 ans, un soir de juillet 1713, une fête donnée au château de la Vallière était interrompue par un terrible accident relaté par le curé Lhéritier en ces termes : "Le jour de la St Jacques dernier, il arriva un grand malheur au chasteau de la Valière. Le fermier qui s'appelle Pierre Lambert eut une jambe emportée d'un coup de canon pour avoir voulu tirer lesdits canons qui estoient audit chasteau et les avoir trop chargé pour un bouquet qu'on donnait ce jour à Madame la Commissaire Dubois. Le valeureux Vildosmé, autrement Dubois mon persécuteur, y eut une partie du ventre emportée et mourut trente cinq jours après la dite blessure. Despuis ce tems on a vu régner dans la paroisse une paix profonde et on peut dire que dans toute la province il ne s'est pas trouvé une personne qui l'ait regretté".

samedi 27 juillet 2013

Les Caprices de Marianne au château de la Côte

Vendredi soir avait lieu au château de la Côte une représentation de la pièce Les Caprices de Marianne d'Alfred de Musset, pour les Estivals de Touraine.
La pièce était très réussie et le cadre s'y prêtait particulièrement bien !
Pour voir toutes les photos, cliquez ici.

samedi 20 juillet 2013

Chançay : Le Château de Valmer au Moyen-Âge

Catherine de Bueil possède le fief en 1434. De cette période subsistent les tours,
les douves qui enserraient la forteresse primitive,
et un escalier en colimaçon très discret qui permettait d'accéder au château par les douves.
Catherine de Bueil est le premier possesseur connu du fief. Malgré cela il existe à Valmer des vestiges bien plus anciens, comme des fonds baptismaux de style roman dans la chapelle,
et un bas-relief des XIIIe-XIVe siècles dans le bâtiment du Trianon. Ils ont surement été achetés par M. Lefèvre à la fin du XIXe siècle.
Le potager montre un dessin classique du 15e siècle.
De cette époque peut aussi dater le puits près du château.
Enfin, il existe une glacière creusée dans le rocher, mais elle est très difficilement datable.
Le 23 juillet 1461, Jacques Binet, maître d’hôtel du Roi et de la Reine de Navarre, devient propriétaire de Valmer.
Dans la chapelle, on remarque un retable de la fin du 15e siècle. Il provient de la résidence d'été que les archevêques de Tours possédaient à Vernou et aurait été sculpté par Jean Fouquet. C'est un triptyque composé d'une Piéta entourée des instruments de la Passion,
et de deux personnages : à gauche, le donateur Jean Bernard, évêque de Tours de 1441 à 1466,
et à droite, son neveu, Guy, avec leurs blasons.
Il a été acheté par M. Lefèvre, propriétaire du château, en 1892.
Il est restauré en 2012 pour participer à l'exposition "Tours 1500" au musée des Beaux-Arts de Tours.

Sources :
- L'Hermite-Souliers (Jean-Baptiste de), Histoire généalogique de la noblesse de Touraine, Paris, 1665.
- Compte-rendu de la séance du 30 novembre 1892, Bulletin de la Société archéologique de Touraine, 1892, p. 81.
- Chancel-Bardelot (Béatrice de), "La Vierge de pitié et deux donateurs", dans Dossier de l'art, n° 193, 2012, p. 30-31.

mardi 16 juillet 2013

Les aventures du curé Lhéritier (1697-1720)

Pierre Lhéritier, curé de Reugny à partir de 1697, semble prendre son registre paroissial pour un journal intime... Pour notre plus grand bonheur ! Ses principales sources de préoccupations sont ses querelles avec les Dubois Delaunay : "Ceux qui viendront après moi auront la bonté de remarquer que depuis mon entrée à la cure de Reugny qui fut en 1697, les nommés Dubois Delauné m'ont toujours fait la guerre, et après avoir cherché ma vie et mœurs n'y peuvent trouver rien de répréhensible, en 1700 ils mendièrent une permission de chasser sur les terres de M. le marquis de la Vallière seigneur de cette paroisse et dans cette occasion ils vendirent plainte contre moi d'impression de faits de chasse et firent le procès dans la dernière des rigueurs, à la maîtrise particulière des Eaux et Forêts d'Amboise où je fus condamné à dix livres d'amende [...] J'ai appelé au Parlement où j'ai gagné par arrêt contradictoire contre le sieur Dubois".
Tableau d'un curé du 18e siècle
 "[Au retour d'un voyage à Paris], les paroissiens vinrent au devant de moi [...] je peux dire que j'y vis toutes les réjouissances et acclamations de joie qu'un petit curé de village comme moi en pouvait attendre de paroissiens et habitants aussi zélés, comme ceux de Reugny me le firent voir dans cette occasion, m'ayant donné auparavant de vives marques de leur tendresse : dans une sorte d'assemblée qui fut faite à la porte de l'Eglise pendant le temps que j'étais à Paris, par laquelle ils contredisent tous unanimement aux faussetés avancées par les Dubois. Cet acte authentique passé par François Cautereau, notaire royal à Reugny le 1er juin 1702 n'a pas laissé de causer un grand chagrin auxdits Dubois avec la perte de leur procès aussi mal justifié..."

Une cinquantaine de pages plus loin dans le registre, on retrouve cet acte : "Aujourd'hui dimanche quatrième jour de juin 1702, par devant nous François Cautereau notaire royal en Touraine, résidant à Reugny, soussigné au devant de la principale porte d'entrée de l'Eglise dudit Reugny". Il est présenté "aux habitants de cette paroisse, assemblés à la manière accoutumée, que les sieurs Dubois, ennemis capitaux dudit sieur curé pour lui faire chagrin et vexation en haine de ce qu'il s'est opposé à l'emplacement d'un banc que les dits sieurs Dubois voulaient mettre dans le choeur de son Eglise, et de ce qu'il n'a pas voulu publier de certains droits honorifiques qu'ils ont acheté 98 livres pour s'attirer dans le pays une certaine autorité de gens de conséquence. Ils ont par des artifices malicieux prévenu Monsieur le marquis de la Vallière de plusieurs faits supposés, entre autres qu'il aurait chassé sur ses terres et sur ce mauvais prétexte on lui a fait un procès de son autorité très injuste qu'ils ont poursuivit dans la dernière des rigueurs ; Le sieur curé étant allé pour rendre ses devoirs à Madame de la Vallière a été très surpris d'apprendre que les sieurs Dubois avaient écrit à Madame la marquise de la Vallière une lettre remplie d'une infinité de faits calomnieux contre l'honneur et réputation dudit sieur curé afin de l'amener davantage contre lui à la poursuite de cet indigne procès. 
Marie-Thérèse de Noailles, Marquise de la Vallière

Ces invectives sont d'autant plus importantes qu'il veut persuader à monsieur et à madame de la Vallière que ledit sieur curé vit très mal, aussi les habitants et qu'il fait des procès à vieux habitants des plus considérables, en un mot que c'est un homme haï de toute la paroisse et qui mène une vie scandaleuse, comme ledit sieur curé a intérêt de justifier sa conduite, non pas par rapport aux sieurs Dubois qui lui sont très indifférents, mais par rapport à monsieur et madame de la Vallière pour lesquels il a une singulière considération, et au public qui a en quelque façon intérêt à sa conduite par l'importance de son caractère. [...] La plus grande partie des habitants, après avoir fait les réflexions nécessaires aux plaintes que les sieurs Dubois ont pu faire à l'encontre  dudit sieur curé à monsieur et à madame de la Vallière, ils ont tous d'une voix unanime et délibérative reconnu qu'ils n'ont aucun sujet de plainte à faire contre ledit sieur curé qui est un homme d'honneur et de probité connue, qui fait parfaitement bien son devoir duquel ils sont tous très contents, n'y ayant jamais eu d'autres plainte contre lui que de la part des sieurs Dubois qui lui font la guerre depuis 6 ans, lesquels n'ayant pu réussir dans la recherche de ses vie et mœurs pour satisfaire à leur animosité et la passion qu'ils ont de le traverser lui ont suscité le procès de la chasse de l'autorité de Monsieur le marquis de la Vallière, lequel sans doute n'a jamais été informé de la vérité des faits que les sieurs Dubois lui ont supposé, ce que tous les comparants attestent véritable bien moins à l'estime qu'ils ont pour lui qu'à la justice qu'ils sont obligés de rendre à son mérite et à sa vertu desquels ils sont très persuadés..."
En marge de son registre de 1708 : "Troisième attaque des Dubois Delauné" : "Cette année au mois de juin l'animosité des Dubois mes ennemis s'est encore manifestée [...] Ils n'ont jamais cherché que ma destruction. Je prie le seigneur qu'il leur pardonne cette perfidie, pour moi j'ai tout mis au pied de la croix et leur pardonne de tout mon cœur..."
Tableau d'un curé du 18e siècle
En 1710 : "Quatrième attaque des Dubois Delauné..."
Une fête donnée au château de la Vallière un soir de juillet 1713 est interrompue par un terrible accident relaté par le curé Lhéritier en ces termes : "Le jour de la St Jacques dernier, il arriva un grand malheur au chasteau de la Valière. Le fermier qui s'appelle Pierre Lambert eut une jambe emportée d'un coup de canon pour avoir voulu tirer lesdits canons qui estoient audit chasteau et les avoir trop chargé pour un bouquet qu'on donnait ce jour à Madame la Commissaire Dubois. Le valeureux Vildosmé, autrement Dubois mon persécuteur, y eut une partie du ventre emportée et mourut trente cinq jours après la dite blessure. Despuis ce tems on a vu régner dans la paroisse une paix profonde et on peut dire que dans toute la province il ne s'est pas trouvé une personne qui l'ait regretté".
Mais il n'en reste pas là et il va jusqu'à clore son registre paroissial de 1713 par cette épitaphe vengeresse :  
"La parque sans pitié vient de trancher la vie
a ce perturbateur plein d'orgueil et d'envie.
Elle n'a épargné ny devant ny derrière,
elle vient de finir sa plus triste carrière.
Qu'a-t-il fait pour son Dieu ce terrible censeur ?
Ha qu'il a tourmenté les oints du Seigneur !
Ci gist Dubois, ha qu'il est bien
pour son repos et pour le mien !"
Tableau d'un abbé du 18e siècle
Mais la mort de Dubois ne signifie par la fin de ses querelles. Dès 1716 il s'est trouvé un nouvel ennemi : "Cette même année, Jacques Guy, vicaire de cette paroisse voulut faire la guerre a son curé, et fit plusieurs [...] lettre insolentes contre son curé, il fut chassé [par les habitants de Reugny]..."
Mais en plus des Dubois et des vicaires qui lui font la guerre, le pauvre curé Lhéritier doit aussi faire face... à des "étourdis" ! En effet, après un acte de baptême de 1718, une dizaine de signatures, prenant une partie de la page, sont barrés par le curé. Il s'explique à côté : "dix signatures de nulle valeur et biffés par nous curé soussigné, attendu que ce sont des étourdis qui ont fait cela par dérision" !
Son dernier acte dans le registre date du 1er décembre 1720.

dimanche 14 juillet 2013

Neuillé : Le lavoir et le pont

Le pont de bois permettant de franchir le bras de la Brenne coulant au bas du bourg avait besoin, tous les cinquante ans environ, de réparations qui faisaient l'objet de réclamations de la part des habitants de Neuillé. En effet, moyennant la perception d'un droit de péage, ce pont avait jadis été construit et entretenu par les seigneurs de Château-Renault, dont relevait la paroisse de Neuillé à cause du fief de Brouard. Mais au fil des ans, les seigneurs de cette baronnie négligeaient son entretien et les habitants de Neuillé devaient leur rappeler cette obligation. C'est ainsi que le 9 mai 1510, le procureur de la fabrique de Neuillé assigna la seigneur de Château-Renault, François II d'Orléans, duc de Longueville, comte de Dunois, devant le bailli de Touraine, pour le mettre en demeure de réparer le pont. 

Quarante-cinq ans plus tard, le 25 mars 1555, à la requête de Jehan Collas, fabricier à Neuillé, Claude Gadeville, lieutenant du Capitaine et maîtres des Eaux et forêts de Château-Renault, "grugea du marteau 24 pieds de chênes pour faire la réparation du pont de Neuillé". 

Au début du XVIIe siècle, le pont n'étant plus entretenu était en ruine. Le 10 avril 1615, les habitants de Neuillé adressèrent au Capitaine des Eaux et forêts de Château-Renault une supplique dont voici un extrait : "de tout temps immémorial, il y a eu sur la rivière de Branne dépendant de cette baronnie, un pont construit et entretenu par les sieurs prédécesseurs seigneurs dudit Château Regnault, pour servir au public et même aux dits habitants afin de se trouver au service divin. Lequel pont était situé et assis au droit du village de Neuilly, où il se remarque encore de présent quelques pans et vestiges d'icelui. Icelui cy devant toujours entretenu par lesdits sieurs prédécesseurs seigneurs, sinon depuis douze ou quinze ans déjà qu'il serait tombé en telle ruine qu'il n'y a moyen à présent d'y pouvoir passer. À cause de quoi lesdits habitants en reçoivent de grandes incommodités, même qu'ils ne peuvent aller au service divin et sont contraints aller ailleurs faire leurs prières. Ce considéré mondit Sieur, attendu que de tout temps lesdits seigneurs prédécesseurs dudit Château Regnault auraient toujours joui [...] des péages en conséquence desquels doivent être les ponts et passages entretenus par mondit seigneur, Vous plaise en cette considération, mondit sieur ordonner que ledit pont sera reconstruit et réédifié et mis en son prestin état, et que icelui sera entretenu comme il a été cy devant, au même lieu et endroit où il était, le tout aux frais et dépenses de mondit seigneur le duc et pair, afin que lesdits habitants et autres particuliers aient moyen d'y passer librement sans péril de leurs personnes. Ce faisant ferez bien et justice. Chidaine, habitant de Neuilly". Le seigneur dont il est ici question est Henri de Gondi, mais nous ne savons pas s'il eut le temps de faire rétablir le pont de Neuillé avant de céder la baronnie de Château-Renault à Albert Rousselet en 1618.

Dans un plan de la fin du 17e siècle, on peut voir le "pont de Neuilly", et "arche" de l'autre côté de la "place ou tient la foire".
Rapport du sous-ingénieur des Ponts et chaussées en 1764 : "Nous, sous-ingénieur des Ponts et chaussées en la Généralité de Tours, en conséquence des ordres donnés par Mr l'Intendant pour faire la visite des ouvrages à faire pour la réparation du chemin qui traverse la prairie près Neuilly et les abords de cette paroisse, nous étant transporté en ladite paroisse, nous avons reconnu que la paroisse de Neuilly est située sur un coteau sur le bord d'une prairie où coule la rivière de Brasne. Cette prairie a 136 toises de largeur et les paroisses de Montreuil et Crotelles sont obligées de la traverser vis à vis Neuilly pour se rendre à Amboise, de même que partie des habitants de Neuilly pour se rendre à leur paroisse. Or, comme cette partie est couverte d'eau une grande partie de l'hiver, on a formé une petite levée pour les gens de pied et que les voitures côtoient. Mais les dégradations survenues à cette levée et les vases dont le gué de la rivière est rempli aujourd'hui rendent le passage impraticable tant aux voitures qu'aux gens de pied. 
De plus l'arrivée du bourg se fait par une rampe si escarpée et si étroite que les voitures n'y peuvent monter sans une peine extrême.
1- Pour y remédier et rendre cet abord plus facile, on prendra le chemin sur une vigne qui est vis à vis la maison presbytérale. Par ce moyen, le chemin au lieu d'être serré et de tourner à coup, proche la porte du prieuré, commencera à entrer dans la vigne voisine vis à vis la croupe de l'église ; ensuite il décrira une courbe qui, tournant insensiblement en descendant le coteau, aboutira à l'entrée du gué de la rivière.
2- Pour rendre la traversée du gué praticable aux voitures, on commencera par enlever les vases du fond sur la largeur de 18 pieds. Ensuite il sera formé dans toute la traversée de ce gué un empierrement.
3- Pour réparer les dégradations de la levée des gens de pied, recharger les parties trop basses et élargir celles qui sont trop étroites.
4- Pour réparer les abords du pont du moulin, il sera fait une partie de chaussée d'empierrement. On commencera par déblayer l'encaissement et le disposer de façon à rendre l'accès de l'arche du moulin plus facile en adoucissant la rampe. [...]
Il conviendra de commencer par commander 36 journaliers à qui l'on donnera chacun 0,5 toise cube de pierre à tirer et entoiser. Ensuite on commandera 91 journaliers pour faire chacun une toise cube de terrasse. Lorsque ce travail sera terminé on commandera les voituriers pour transporter la pierre ; les journaliers aideront à la charger, feront l'enlèvement des vases et travailleront à la construction des chaussées. On prévient que le premier travail exigera trois journées de la part de chaque habitant, et le second un jour ; moyennant quoi tout sera terminé. Le sindic conduira le travail de la paroisse et se fera assister, dans la confection des rôles, la répartition et la conduite de l'ouvrage, par un ou deux commissaires qu'il choisira dans ladite paroisse. À Tours, ce 22 mai 1764. Lecreulx".
L'arche du moulin dont il est question dans ce rapport est celle qui permettait de franchir le bras de la Brenne entre le moulin de Sainte-Croix et celui du Coudray.

À la fin du XVIIIe siècle, l'héritière du marquisat de Château-Renault, Marie-Anne Rousselet, comtesse d'Estaing, refusant de réparer le pont en très mauvais état, les habitants de Neuillé adressèrent, le 13 mars 1769, aux Trésoriers de France à Tours, une requête dans laquelle ils racontaient que le "pont est actuellement dans le plus mauvais état et madame la comtesse d'Estaing refuse de la faire rétablir, sous prétexte qu'elle a cessé depuis environ trois ans de faire percevoir son péage. Mais comme cette cessation ne peut la dispenser de cette réparation inhérente à la perception, que d'ailleurs, comme dame de paroisse, elle en serait tenue, ils ont recours à votre autorité..."
Le 26 août 1770, une assemblée des habitants fut convoquée, et après avoir entendu l'exposé du prieur-curé Jean Raimbault, décrivant l'état du pont "ne tenant plus depuis plusieurs années, ayant plusieurs piliers et planches de manque, étant tout courbé, prêt à tomber", les habitants furent unanimement d'avis que le pont devait être rétabli et fait à neuf.

Le 30 mai 1771, au cours de l'assemblée, François Deshayes rappela que depuis l'assemblée de l'année précédente "le mal s'était accru, que les débordements des eaux avaient emporté le pont".
Le prieur-curé Jean Raimbault consigna sur un acte qu'en "1772, le pont de Neuilly a été bâti à neuf par les habitants de Neuilly, sur leurs propres deniers, par adjudication, pour la somme de 1300£".
Il ne devait pourtant pas être assez solide car il est de nouveau emporté par une crue pendant l'hiver 1784. De nombreux dommages eurent lieu cet hiver dans toute la région, et le Roi décida donc d'une aide financière exceptionnelle à la Généralité de Tours. Une partie servit au pont de Neuillé, "utile à la communication de différentes paroisses".
Le pont et le gué de Neuillé sur le cadastre de 1819
Sources : 
Gérard Troupeau, Neuillé le Lierre, Une paroisse tourangelle sous l'Ancien Régime
Archives départementales d'Indre et Loire (H120 - C408).

samedi 13 juillet 2013

Orage de grêle du 30 juillet 1737

À la suite d'un orage de grêle, l'assemblée des habitants de Neuillé adressa le 4 août 1737 à l'Intendant de Tours et au président de l'Election d'Amboise une supplique dans laquelle ils disaient "que le mardi trente juillet dernier, sur les cinq à six heures du soir, la grêle a tellement donné sur les vignes, terres en blés, orges et avoines, fruit des arbres, chanvrières et autres biens qui étaient sur la terre, et a tellement gâté tous les fruits, que la perte en est totale et qu'il ne reste rien dans lesdites vignes, blés et autres fruits ; en sorte que lesdits habitants se trouvent en entier privés des fruits de la récolte de la présente année et que le peu qui en reste n'est pas capable de payer les frais de ladite récolte ; que les fourages sont de même tous gâtés ; que la plupart des terres qui étaient en guérets pour y mettre des graines aux semailles prochaines, ont tellement été dégriffées par les eaux qui ont tombé de cet orage, qu'il ne sera possible d'y pouvoir rien semer, qu'en rapportant des terres nouvelles dans une grande partie d'icelles qui ont été creusées par des ravines causées par ledit orage ; en sorte que lesdits sieur curé et habitants supplient très humblement Mgr l'Intendant de cette Généralité et Mrs le président et élus dans l'Election d'Amboise, d'avoir égard, lors de la répartition des tailles et autres impositions, à la perte totale que font lesdits habitants".

Sources : 
Gérard Troupeau, Neuillé le Lierre, Une paroisse tourangelle sous l'Ancien Régime

mercredi 10 juillet 2013

Reugny : La Bergerie

L'ancienne ferme, appelée "Chantemesle", est détruite au 19e siècle.
Une nouvelle ferme est reconstruite à sa place et prend une autre nom : la Bergerie.
La grange au premier plan a été légèrement modifiée au 20e siècle.

samedi 6 juillet 2013

Trois semaines après la tempête, Reugny panse ses plaies

Trois semaines après l'orage de grêle qui toucha sérieusement le plateau situé sur la rive droite de la Brenne, mais aussi la plupart des maisons autour du hameau de Mélotin, l'heure est à la protection. 

Quasiment toutes les maisons de cette zone sont aujourd'hui couvertes de bâches en l'attente d'une réparation, les couvreurs étant débordés.
Mais certaines toitures bien abîmées ne sont pas encore protégées.

 Pour ce qui est des cultures, certaines sont totalement détruites, aussi bien à Reugny qu'à Neuillé.
 C'est la même chose pour les vignes, qui pourraient en pâtir pendant plusieurs années.
Photo prise à cent mètres de la vigne de la photo précédente, preuve de la violence locale de l'averse de grêle...
Enfin, de nombreuses voitures ont également été touchées et présentent d'importants impacts (on compte aussi quelques pare-brises abîmés). Tout comme les couvreurs, les carrossiers ne peuvent pas réparer immédiatement toutes les voitures...!