mardi 19 janvier 2016

La Seconde Guerre Mondiale à Reugny et Neuillé

Le 16 juin 1940, à Reugny, "des avions ennemis ont jeté 4 bombes dont une a démoli partiellement le mur du cimetière". Le même jour il est signalé que les avions allemands bombardent le haut de la rue Nationale à Tours.

Suite aux bombardements de tous les ponts sur la Loire le 18 juin, la ligne Tours-Sargé est ainsi coupée. Le jour même, le conseil municipal "décide la réquisition de marchandises en gare de Reugny, pour le ravitaillement de la population civile, et sur le point d'être pillée par certains éléments. Mr. le Président expose que la répartition sera faite parmi la population civile."

Une croix est élevée en 1940 sur la route d'Amboise. Il y est gravé "DEO GRATIAS" (= "Rendons grâce à Dieu"). D'après certains témoignages, elle aurait été élevée par une fervente pétainiste du village.

À Reugny, en février 1941, la Place de Verdun est renommée "Place du Maréchal Pétain".
À Neuillé, le 26 décembre 1941, "suivant le désir exprimé par Le Maréchal, il y a lieu de réunir les enfants autour d'un arbre de Noël". Des jouets et une collation leur seront offerts. Ces faits prouvent la popularité de Pétain au début de la guerre.

Les Archives départementales d'Indre-et-Loire (côte 10W65/012) conservent un tract trouvé à Reugny le 8 janvier 1942 vers 6h. La première partie du tract affirme la progression des forces aériennes britanniques. En 1941, les Anglais ont autant d’avions que les Allemands. En 1942, ils pensent les surpasser. « En 1942, nous serons parvenus à la supériorité sur la Luftwaffe de Goering. » La seconde partie du tract s’oppose à la propagande de Vichy qui présentait les Anglais comme des traîtres en assurant les français de l’amitié du peuple britannique. Les Français doivent compter sur les Anglais. « Comptez sur nous comme nous comptons sur vous. »

Les parents de Mme Roger étaient gardes-barrière dans le bourg de Reugny. Elle raconte qu'il passait jusqu'à vingt trains allemands par jour, transportant troupes et matériel. Ils exigeaient une permanence 24h sur 24 et ne supportaient pas d'attendre.
Un jour, un train contenant de la nourriture s'était arrêté en gare de Reugny, et le frère de Mme Roger tenta de dérober quelque chose à manger dans l'un des wagons. Il fut surpris par un soldat allemand qui lui mis un revolver sur la tempe. C'est l'intervention de M. Schot, parlant couramment allemand, qui permis de sauver son frère.
Un autre jour, en été, un train de blessés s'arrêta à Reugny, et les allemands exigèrent que son frère pompe de l'eau pendant des heures, et la distribue aux blessés.
Mme Roger raconte également que les allemands venaient régulièrement cuisiner et manger dans la maisons de ses parents, et qu'ils faisaient sortir tout le monde jusqu'à leur départ. Un jour, un soldat l'a prise sur ses genoux, ce qui effraya sa mère, mais ce n'était qu'un geste de sympathie.

Mme Ferrand raconte que ses parents tenaient le café des sports, devenu ensuite la Crémaillère. Des officiers allemands réquisitionnaient fréquemment des chambres par l’intermédiaire de M. Schot qui les réglaient ensuite.

Le 5 août 1944, le P38 Lightning du Major Lawrence Herrick explose dans les airs après avoir mitraillé un train vers la gare de Crotelles. Ce fait est entièrement relaté dans l'article : Le crash du Major Herrick et ses conséquences sur Reugny.
Sources : Mairie de Reugny et de Neuillé (registres de délibérations), témoignages.