Le 16 janvier 1810, les conseillers municipaux envoient une lettre au préfet pour s'opposer au changement de place du marché. Ils lui écrivent que le maire s'occupe d'abord de ses propres intérêts avant de penser à la commune. Ils prennent même un exemple pour prouver cet argument : "on a supprimé l'ancienne sacristie de l'église de Reugny, on l'a reportée dans une chappelle au devant de cette église. Une fois démolie cette ancienne sacristie, on a fait enlever tous les matheriaux, toute la charpente par un nommé Galop, couvreur a Vouvray, et les pierres par un nommé Panzault, macon à Reugny. Le conseil de la commune na point été appellé atous cela ; ses matheriaux ont ils étés vendus, ont ils étés donnés c'est ce quon ignore et a quel titre ses bois de charpente ont étés transportés a charretes a Vouvray chez Galop. Et qui a donc ainsi disposé de ses matheriaux, c'est dansdoutte le maire et ladjoint...". Le 19 janvier, le maire envoie lui aussi une lettre au préfet dans laquelle il se justifie pour le déplacement du marché et dit que dans cette pétition "on doit s'y plaindre encore de ce que j'ai fait employer les matériaux de la vieille sacristie qui est au nord de l'église, sans y faire mention sans doute du delabrement ou elle estoit et des dommages qu'elle occasionnait dans l'église en y jetant la surabondance des eaux pluviales dont elle se remplissoit toutes les fois qu'il y avoit des averses. On n'y parle pas non plus de l'usage qui en a été fait pour réparer provisoirement tout ce que nos facultés pécuniaires ne nous ont pas permis de refaire à neuf."
La sacristie est construite vers 1830.
Le banc de fabrique date de 1846. Il était destiné aux fabriciers ou procureurs, qui géraient les affaires de la paroisse. Il a été construit en style Louis-Philippe par M. Cormier, menuisier-ébéniste à Reugny.
Plans de l'église dressés en 1846 par l'inspecteur des monuments historiques : On remarque qu'il y a une voûte classique en bois,
que le choeur et l'abside sont plus bas que la nef, du fait de leur construction antérieure,
qu'il existe deux gros piliers entre la nef et le choeur,
et que la fenêtre de la chapelle de la Vallière est plus grosse que celle d'aujourd'hui, on la voit bien de l'extérieur de l'église.
Visite de l'église par l'abbé Bourassé en 1842 :"Le tableau de l'autel représente une Madeleine pénitente [...]. Ce tableau, d'un mérite réel, mais dans un triste état [...]. Nous faisons des voeux pour que ce tableau soit préservé de l'humidité qui le dévore, et qui ne peut manquer de le détruire prochainement."En 1850, un escalier conduisant au clocher est construit "pour remplacer l'échelle apparente qui produit un assez mauvais effet dans l'église",
et le tableau de Mignard représentant Louise de la Vallière en pénitente est enlevé par ordre de l'archevêque de Tours, Nicolas-François-Madeleine Morlot, choqué par la présence dans une église de celle qui, dans ce tableau, portait encore les vêtements d'une courtisane. On ne sait pas ce que le tableau est devenu, mais il n'a pas été envoyé au Louvre, contrairement à ce que dit une légende locale. Il est remplacé par le tableau de Saint-Médard.
Inscription dans la crypte de l'église de 1871 : "1871 10 mars, Ce caveau a été utile pour la geur des Prussiens qui sont venus dans notre pays", ce qui pourrait signifier que des objets, de la nourriture, ou des personnes ont été cachés dans la crypte pendant l'invasion prussienne.
En 1881, une pétition propose de déplacer le marché six mois sur la place de l'église et six mois sur la place de République. Une autre pétition est envoyée par l'opposition au préfet, ils se justifie ainsi : "La place actuelle du marché est la seul, à Reugny, qui soit assez spacieuse pour recevoir les marchands forains ; elle est plantée d'arbre qui leur donne l'ombrage nécessaire pendant l'été ; elle est située entre deux chemin Vicinaux et par conséquent son encombrement ne nuit en aucune façon à la libre circulation sur la voie publique, elle est d'un accès facile, l'administration communale venant de faire exécuter pour près de 3000F de travaux sur le chemin vicinal de Reugny à Monnaie par la Germonerie [route du château d'eau] qui sert de débouché à cette place : elle est même sur le point d'être agrandie et agrementée à la fois un mur de soutenement surmonté d'une grille devant être construit prochainement au sud de ladite place ; enfin les commerçants établie aux abord de cette place n'ont d'autres avantage que ceux que leur procurent le marché". (Voir l'article sur le marché pour en savoir plus).
Le choeur et l'abside, bas à l'origine, sont reconstruits entièrement en 1889 pour être au niveau de la nef.
Dans la nef, le lattis de la voûte tombant par fragments (au point que des accidents sérieux faillirent se produire),
Une fenêtre est percée dans le mur de la façade sud.
Des sarcophages gallo-romains ont été découverts en 1898 lors du creusement de la crypte de l'église, mais ils furent immédiatement brisés.
Les vitraux du choeur sont posés en 1901,
ils sont signé J.P. Florence à Tours.
À Reugny, on dénombre 48 victimes de la première guerre mondiale. Le conseil municipal décide d'élever un monument pour leur rendre hommage. Après présentation de plusieurs projets, un contrat est signé, le 6 octobre 1920, entre le maire, Victor Lefébure, et le sculpteur Fontbonne.
Il y eu un différend avec la Préfecture sur les qualités esthétiques du projet, mais malgré l'avis contraire de la commission ad hoc, le monument fut réalisé selon le projet du sculpteur.Le lambris de revêtement est classé Monument historique en 1948.
Les petites verrières de la nef sont posées en 1950 pour l'abbé Braux,
tout comme les verrières de la chapelle de la Côte
et le vitrail de Saint-Médard, par la maison Gouffault d'Orléans.
En 1952, également pour l'abbé Braux, est posé le vitrail de la chapelle de la Vallière qui évoque en bas Louise de la Vallière en carmélite devant le château de la Vallière.
Au sommet les armoiries des de la Baume le Blanc :"Près du prince, comme près du feu".
La plaque commémorative est classée Monument historique en 1954.
- Base Mérimée
- Louis Tricot
- Archives départementales d'Indre et Loire (2Ø194 8 - 8M100 - "en Touraine, je me souviens")
- G. Braux, Louise de la Vallière, de sa Touraine natale au carmel de Paris, Editions CLD, Paris, 1981.
- Société archéologique de Touraine (1842)
j'habite a reugny depuis 30 ans,et je trouve tres sympa tout ce que tu fais.oui bien sur,je connais l'eglide ,par coeur meme,mais j'apprécie enormement ce que tu fais.j'apprécie aussi beaucoup toutes les données historiques que tu publies,ca me passionne.si il y en a à qui ça ne plaitr pas,ils ne sont pas obligés de venir sur ce blog.en ce qui me concerne,félicitations,continue.c.damiens
RépondreSupprimer@Guillaume
RépondreSupprimerTrès beau billet. Bien documenté. J'irai visiter l'église au printemps. A propos, la photo avec les antivols est superbe.