jeudi 6 mars 2014

Reugny : La Château de Launay au XVIIe et au XVIIIe

En 1635, le droit de ban est accordé par le seigneur de la Vallière au Sieur de Launay. C'est la première mention connue de Launay. C'est peut-être lui qui fait construire le château.
Son élévation sur la vallée est en pierre de taille et se décompose en cinq travées de fenêtres qui ont pu être modifiées plus tard.
Il a la particularité d'être couvert d'une double toiture à quatre pans.
La porte d'entrée se trouvant au centre de la façade est encadrée de deux pilastres à chapiteaux ioniques supportant un pseudo-entablement.
L'encadrement de cette porte est certainement le dernier élément d'origine, le reste du château ayant été très restauré au XIXe siècle.
À la différence de la façade sur la vallée, la façade arrière n'est pas en pierre de taille. La pierre de taille coûtant plus cher, elle était réservée aux façades visibles, laissant ainsi croire que tout l'édifice était en ce matériau.
En 1701, "Jacques Dubois, escuyer, seigneur de Launay, conseiller du Roy, commissaire ordinaire des guerres servant actuellement à l'avancée d'Italie" rend "foy et hommages au Roy" à cause des "droits des changes et honorifiques de la paroisse de Reugny" qu'il a acquis peu avant.
En 1741 : "La Maison de Launay, consistant dans un grand bastiment double couvert d'ardoises, 
distribué par le bas de deux grands vestibules, deux grandes chambres, plusieurs cabinets offices, chambres à côté, chambres hautes, vestibules, cabinets à côté, autres chambres en mansardes lambrissées, un grand degré pour y monter, une cuisine en bas, chambre au dessus couvert d'ardoises, une fuye à pigeons garnie de boulins de pigeons, un grand hangar à l'un des coins de la cour, une grande cour et terrasse devant, un puy dedans près la cuisine plusieurs bâtiments y joignant, 
devant est la basse cour qui consiste en une chambre à boullangerie et pressoirs, caves, granges, écuries, étables, remises, buchers, aisances et plusieurs greniers sur les bâtiments, une grande basse cour, plusieurs grandes portes cochères et charretières pour entrer dans lesdits lieux, un jardin en terrasse et en parterre, un autre grand jardin potager en bas orné de charmilles en allées..."
Cette description semblant présenter les mêmes bâtiments que ceux que nous avons vus précédemment, nous pouvons en déduire que le château de Launay ainsi que plusieurs de ses dépendances, dont le pigeonnier, ont été construits avant 1741. Il est possible que le château et le pigeonnier datent du début du XVIIe siècle.
En 1761, Guillaume Pierre François Delamardelle devient propriétaire du château. Il occupait en 1758 la charge de procureur du roi du bailliage du siège présidial et de police de Tours. 
En 1766, il chercha à convaincre Choiseul de l'utilité de créer en Touraine une Ecole royale des colonies. L'objectif était triple : politique (raffermir les liens entre les colons des Antilles et la métropole), pédagogique (soustraire les jeunes créoles aux collèges traditionnels) et professionnel (former des magistrats, des militaires et des négociants pour les colonies). Ce projet échoua, mais permit à son auteur de devenir un expert consulté par le gouvernement lors de la préparation de réformes judiciaires pour les colonies. 
En 1767, il est nommé procureur général de l'ancien conseil supérieur de Port au Prince à Saint-Domingue. 
Il revient en France en 1783 pour s'occuper d'une réforme de l'administration de la justice, mais retourne à Saint-Domingue de 1786 à 1789 où l'excellence de son travail en matière de justice impressionne de nombreux magistrats.
En 1800, Delamardelle administre la commune de Reugny et exploite ses bois dans lesquels il fait des coupes pour la marine ou pour lui-même.

Sources : 
Archives départementales d'Indre et Loire (65J2 - C654)
Inventaire départemental : Recherches historiques réalisées par Anne Debal-Morche, Conservateur du Patrimoine. 
Tournerie (Jean-André), "Un projet d'école royale des colonies en Touraine au XVIIIe siècle", dans Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, Tome 99, numéro 1, 1992. pp. 33-60.

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