Texte presque intégralement extrait du site Compagnonnage.info.
Jeanne Deshayes est née le 13 avril 1796 au moulin du Grand Villiers à Neuillé-le-Lierre.
Elle épouse en 1819 François Jacob, originaire de Chigné (49) et employé à l’hôtel du Croissant à Tours, où elle-même travaille comme cuisinière depuis 1815. Peu de temps après, les époux s’installent dans une auberge rue de la Serpe, à Tours. Entre juillet et novembre 1820, les Compagnons boulangers de Tours, en litige avec l’aubergiste leur ayant jusqu’alors servi de « Père », demandent à madame Jacob d’être leur nouvelle « Mère ». Elle le restera jusqu’à sa mort, en 1863.
Si être la Mère ou le Père des Compagnons de tel ou tel corps assurait à l’auberge un chiffre d’affaires régulier et certain – les Compagnons s’engageaient par contrat à régler les dettes que pouvaient éventuellement laisser les « brûleurs » –, être la Mère des Compagnons boulangers n’avait alors rien d’une sinécure. C’était risquer en permanence de voir son établissement saccagé par les Compagnons des sociétés adverses, et, en conséquence ou en prévision de tels actes, faire face aux perquisitions de police et autres tracasseries d’une administration soucieuse d’éradiquer ces fauteurs de troubles qu’étaient les Compagnons. La Mère Jacob s’attela cependant à la tâche avec une foi et une ardeur sans faille, malgré dix naissances en 16 ans, et une suite cruelle de deuils : sept de ses enfants décéderont de son vivant, ainsi que son mari, en 1846. Mère des Compagnons, elle le fut au point que, les chérissant réellement comme ses propres enfants, ceux-ci la chérirent véritablement comme leur propre mère. À peine plus d’un mois après ses obsèques, les Compagnons boulangers de Tours lancèrent une souscription sur le tour de France afin de lui élever un monument, qui existe toujours (cimetière de la Salle à Tours) et qui, chaque année, continue de recevoir les témoignages d’affection de ses « enfants » et de tous les Compagnons en général.
Sources : Compagnonnage.info
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