À la mort de Louis de Lavardin, vers 1555, la métairie avait été détachée du fief et c'est son petit-fils, Antoine de Lavardin, seigneur de Ranay et de Boissay, qui en avait hérité. Sa fille, Charlotte de Lavardin, la porta dans la famille de son mari, Gilbert de Préaux, qu'elle épousa en 1593. À son tour, Louise-Françoise de Préaux, arrière-petite-fille de Gilbert, la porta dans la famille de son mari, Louis-François de Savary, qu'elle épousa en 1690.
En 1702 : "la métairie autrefois annexée au fief de Brouard, consistant en maison à demeurer du métayer, grange, têt à bêtes et autres bâtiments, terres labourables et non labourables, près, noues..."
À la mort de Louis-François de Savary, ses héritier vendirent la métairie aux religieuses de l'abbaye Notre-Dame de la Virginité aux Roches-l'Evêque (Loir et Cher), le 15 septembre 1729. Par la suite, les religieuses estimèrent que "le revenu annuel qu'elles tirent de la métairie est trop modique et presque entièrement absorbé par les réparations qu'elles sont obligées de faire annuellement aux bâtiments qui la composent, qui sont en très mauvais état". C'est pourquoi le 8 novembre 1757, elles "baillent et délaissent à titre de bail emphitéotique pour 99 années, à Michel Liger, le lieu et métairie de Brouard, consistant en bâtiments pour le fermier, grange, trois étables, lesdits bâtiments totalement en ruine [...], aux charge et condition d'en payer 160£ de rente, acquitter les cens et autres charges, de rebâtir ledit lieu selon le procès verbal, et ensuite l'entretenir chaque année en bonne réparation".
À la suite du décès de Michel Liger, un différend surgit entre ses héritiers, sa veuve et ses enfants, et les religieuses. Celles-ci prétendaient que "des délits et dégradations avaient été causés sur ledit lieu, tant par rapport à l'abât des bois de haute futaie, qu'à cause de la suppression qu'ils ont faite de l'étage d'une chambre qui était au dessus de celle servant au logement du fermier". Quant aux héritiers, ils exigeaient "une indemnité pour raison des augmentations qu'ils ont fait faire aux bâtiments dudit lieu, ainsi que du défrichement des terres incultes".
Jusqu'en 1793, la métairie de Brouard appartenait à l'abbaye de la Virginité, près de Montoire.
Sources : Gérard Troupeau ("Neuillé le Lierre, Une paroisse tourangelle sous l'Ancien Régime").
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