dimanche 27 avril 2014

Reugny : Le bourg au XVIIIe siècle

S'il est évident de reconnaître les bâtiments d'une ferme lorsqu'elle est décrite (puisque le nom de la ferme est donné !), les maisons du bourg de Reugny sont difficilement identifiables... Elles permettent donc uniquement de se donner une idée d'à quoi pouvait ressembler une maison de bourg à Reugny au XVIIIe siècle. Si vous possédez des documents de ce type, n'hésitez pas à me les envoyer, ils pourraient permettre de faire des rapprochements avec d'autres descriptions.

En 1725, Jeanne Martin hérite d'une "chambre haute sur la rue, au-dessus de la chambre basse d'Estienne Martin Lainé, communauté aux Grandes portes de la cour et au puy, une portion de jardin, un espace de terrain devant une étable près ladite maison sur la rue couvert de thuilles".

En 1725, Estienne Martin Lainé hérite de François Martin une "chambre sur la rue du bourg de Reugny, communeauté de cour et au puy, une grange où est un pressoir, espace par derrière, une partie de jardin à prendre par la route audit lieu, un four dans le roch, espace devant"

En 1739, Claude Gautron hérite d'une " chambre basse à cheminée, chambre au dessus, grenier aussi, dessous une petite boullangerie, four dedans, portail et Grandes portes d'entrée faisant partie de plusieurs autres bâtiments composant une maison au bourg de Reugny (que ledit Gautron déclare relever du fief du Petit-Rochecorbon".
Le portail et les grandes portes d'entrée pourraient très bien faire référence à l'hôtel de la Toque-Blanche (la photo date de l'année dernière) qui est la DERNIÈRE maison de Reugny (mais aussi des environs !) à avoir conservé un porche d'entrée surmonté d'une pièce d'habitation, ainsi que d'autres éléments typiques qui rappellent l'enchevêtrement des maisons de bourg.
En 1751, François Martin hérite d'une "chambre de maison à cheminée, grenier, comble dessus, couverte de thuilles, place d'une écurie, communeauté d'entrée aux grandes portes, communeauté au puy, une portion de jardin, le tout situé au bourg de Reugny." Il s'agit certainement de la même maison que celle dont a hérité Jeanne Martin en 1725.

En 1752, René Guignard, menuisier, et Jeanne Gentil, ont acheté à Antoine Fauget "un corps de logis situé au bourg de Reugny, composé de deux chambres, un cellier, grenier dessus, un pety jardin devant, derrière et à costé"

En 1753, George Lasueau hérite d'une closerie située dans le bourg de Reugny, consistant en "une chambre à cheminée, grenier, le comble dessus, un bâtiment ouest, un pressoir à fourche et ses ustensiles, un cellier, une écurie, le tout se tenant avec les droits d'echellages le passage par la cour au bourg de Reugny."

En 1763, Françoise Fealan hérite de son père Pierre Féalan "une chambre, grenier dessus couvert de thuilles, communauté à une allée, le devant de ladite chambre située au bourg de Reugny joignant par le devant à la rouère descendant du bourg à la fontaine dudit lieu, d'autre part à la ruelle ci-dessus, d'autre part aux héritiers Martin et de l'autre part à Jean Breussin Lejeune à cause de son fils, duquel bâtiment ils jouissent aussi que ledit défunt Fealan depuis environ vingt ans..." Cette maison peut se trouver rue des alènes, place de la République, mais aussi rue de la fontaine...
En 1765, Anne Thibaudeau, femme de Etienne Breussin, cordonnier, hérite de sa mère Anne Demouceaux "une maison située au bourg dudit Reugny, composée de plusieurs chambres, grenier, écurie, cour, jardin et cave"


1er messidor an 11 (20 juin 1803), partage de biens immeubles de la succession de Pierre Maupuy.
"Quatrième lot échu à la dite fille mineure Marie Maupuy, issue du troisième mariage dudit défunt Pierre Maupuy avec ladite Marie-Anne Rivet. Une chambre à cheminée étant la dernière côté du midi d'un corps de bâtiment situé au Bourg de la commune de Reugny sur la rue dudit Bourg et son entrée dans une chambre étant à côté appelée la chambre neuve, laquelle entrée sera supprimée et il sera fait une autre entrée sur ladite rue aux frais de tous lesdits enfants Maupuy. Plus la fosse à fumier à côté autant que ladite chambre en emporte jusqu'au milieu de la cour que ce lot ne pourra embarrasser ni gêner le passage de ses cohéritiers et autres y ayant droit avec un cheval chargé, ladite chambre avec son grenier dessus couverte en thuilles joignant au levant de ladite rue, du nord à la chambre neuve appartenant au troisième lot, du couchant à ladite fosse à fumier et du midi à un espace de terrain étant l'entrée et sortie de ladite cour".

Sources : Archives départementales d'Indre et Loire (C654), Archives M. Machinal.

1 commentaire:

  1. Martine Skopan5 mai 2014 à 10:40

    Peut-être pourrait-on inviter le propriétaire/promoteur immobilier actuel à respecter ce patrimoine qu'il semble vouloir détruire à petit feu ... Vu la qualité du mur de parpaings qui apparemment n'a pas bénéficié du concours du fil à plomb ou du niveau à bulles, on peut avoir des inquiétudes. Le cahier des charges doit être une intéressante lecture.

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