"Le 28 fructidor an II [14 septembre 1794], la Municipalité, "assemblée en permanence", écoute le fermier de la Mussoterie, Caillaud :
- J'ai fait marché avec Michel Cuvier pour battre la totalité de mes grains à 40 sols le sequier ; je lui fournis des pommes à 10 sols le boisseau et 25 sols de denier à dieu que je lui ai donnés.Aujourd'hui il refuse de remplir le marché.
Séance tenante, la municipalité, après délibération, arrête : "Michel Cuvier se transportera sur le champ à la Mussoterie pour battre le grain dont il s'agit, à peine d'être traité de suspect et être mis en état d'arrestation.".
Le greffier est chargé de présenter à l'accusé l'arrêté ci-dessus, aux fins d'exécution.
Mais voici Michel Cuvier qui se présente immédiatement devant ses juges ; on lui lit la déclaration de l'accusateur.
- Ah oui ! rétorque Cuvier. Mais Caillaud m'avait dit que, sur la récolte, 60 gerbes étaient mouillées, or, c'est la totalité qui est dans ce cas. Je ne peux pas battre un tel blé pour le prix offert.
Protestation véhémente du nommé Caillaud.
En désespoir de cause, la Municipalité décide de nommer un expert à l'effet de visiter les blés en question et de rédiger un rapport à soumettre en la chambre commune.Toutefois, le blanc où le secrétaire devait mettre le nom de l'expert ne fut jamais rempli."
Il est fort probable que la ferme de la Mussoterie ait été entièrement reconstruite au XIXe siècle. Si les deux bâtiments apparaissant sur le cadastre de 1819 existent toujours, ils est difficile de les dater d'avant le début du XIXe siècle.
Suite au décès de Jean Boutard, cultivateur, le 15 novembre 1826, un inventaire mobilier est réalisé sur requête de la veuve Boutard (Marie Deshayes) et de ses enfants le 18 avril 1827.
"Dans la chambre d'habitation ou est le four s'est trouvé : Une crémaillère, pelle, pinces, des chenets, un gril, un rotissoir à pain, un soufflet […] un lit à quenouilles composé de sa couchette, une paillasse de grosse toile, une ballière de même toile moitié usée, une couette et un traversin de plume ordinaire couverts en coutil […].
Dans une chambre froide à côté de la première. […] Deux coiffes de serge blanche très usées servant aux filles pour aller au champs […] Quarante décalitres de poires cuites, quatorze décalitres de pommes cuites et cinq décalitres de pruneaux cuits. […]
Dans l'écurie des chevaux […] un cheval poil gris âgé de douze ans, estimé avec son harnoir de limon, collier, bride, licol et collier de labour, deux cent cinquante francs. Un autre cheval rouge aveugle de même âge, estimé avec ses deux celliers; traits, bride et licol, quatre vingt dix francs. [trois autres chevaux et un poulain d'un an]. […]
Dans l'écurie des vaches : [4 vaches, une taure noire et une chèvre et son chevreau].
Dans une autre écurie : [2 taures, une vache, une vieille vache blonde âgée de quinze ans estimée trente trois francs].
Dans un toit à porc : deux cochons maigre estimés quarante huit francs.
Dans la bergerie : quarante deux brebis et seize agneaux de l'année, estimés ensemble deux cent dix francs.
Dans une autre écurie près de la grange : deux chèvres de moyen âge, estimées douze francs. [Cette écurie semble avoir été détruite depuis].
Dans un logereau servant de cellier : deux bouteilles de grès contenant dix huit litres d'huile de noix, trois autres bouteilles vides, un décalitre de poires cuites et une douzaine d'essuyes mains de toile usée […] un saloir en chêne contenant cinquante kilogrammes de porc salé"
La grange a été décorée d'un appareil de briques et de pierres de taille.
Sources : Archives M. Machinal.
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