En 1960, la ville de Paris rachète le château de Launay, qui abritait un sanatorium. Elle y installe un institut médico-pédagogique qui s'occupait d'enfants présentant des difficultés scolaires et provenant de familles en difficultés.
Le témoignage très émouvant d'un des ces anciens élèves vient de me parvenir. Il nous permet d'en savoir plus sur cette période :
J'ai vécu dans ce château, dans cet IMP près de trois ans (de septembre 1964 à juin 1967 si je me souviens bien) et j’en suis reparti très déstabilisé, désorienté, mal dans ma peau. Cinquante ans après, certains souvenirs me hantent encore, me font encore mal en écrivant ces lignes. Ah que j'aimerai savoir pour mes camarades d'alors, ce qu’ils ont retenu de leur séjour ici, comment ça a été pour eux l'après Launay.
Voici ce que j’ai écrie il y a vingt ans, après avoir passé devant les grilles : écrire pour un ancien de l’IMP, ce n’est pas sérieux. N’empêche que je l’ai fais tout de même :
« …Mais, j’aurais tort d’insister sur ce dont je me souviens et de négliger mes oublis. Au soleil de midi, sans ombre, il y avait des périodes au centre où chaque jour s'écoulait pareil aux précédents, presque paisible, sans tristesse, sans surprise, sans joie, enfin sans mémoire. C’est probablement à cause des carences de ma mémoire que j’ai fait il y a quelques années, un pèlerinage au château de L’Aunay. J’avais environ quarante ans. Lorsque je me suis retrouvé devant les grilles fermées du château, aussitôt un malaise confus, indéfinissable me saisit : ce n’était pas la douleur nostalgique d’un temps chéri que je ressentais, mais la douleur d’une colère âcre et inutile. Colère latente que je portais sans que j’aie eu conscience de son intensité, mais que je ressentais ce jour-là comme on ressent de la pitié. Qu’est ce que je suis venu faire ici au juste ? Me souvenir des lieux que j’avais en partie oubliés, me revoir à la dérobée dans des actes insignifiants de la vie quotidienne du château, comme aller à la cantine, jouer dans la cour avec ma fronde de vengeur ; revoir ce qui fut mon lit, mon dortoir, mes classes. Non, je voulais surtout m’assurer que tout cela n’existait plus, pour personne, plus jamais, pour aucun enfant ».
Un deuxième témoignage très marquant peut être lu sur cette page.
j' étais en pension de 1957 à 1962 .Age de 9 ans à 14 ans. J 'ai gardé de bons souvenirs . Evidemment la discipline était de rigueur . Il y a eu quelques dérapages venant des jeunes éducatrices mais vite rentrer dans l'ordre par le directeur de l'établissement qui était à cette époque maire du village. La nourriture était très bonne, faite sur place avec des produits du grand potager et des produits de la ferme du directeur. Par contre, je n'ai toujours pas rattraper mon retard scolaire, car l'enseignement était différent des écoles publiques et à cette époque on travaillait à 14 ans. L'éducation était bonne. Dommage, que pour vous cela à changer après 1962
RépondreSupprimer