De 1942 à 1944, le préventorium de la Rochelle se replie à Launay.
Un sanatorium est un établissement médical spécialisé dans le traitement des différentes sortes de tuberculose.
Il est basé sur le traitement par la cure d'air, de lumière et de soleil.
Mme Moreau raconte que dans les premières années de la guerre un convoi allemand débarqua en train avec du matériel, certainement dans l'espoir d'établir une petite base à Reugny. Apprenant l'existence du sanatorium, ils quittèrent très vite les lieux de peur d'être contaminés.
Le 5 août 1944, à l'occasion du crash d'un avion allié près du château de Launay (voir l'article), le docteur Lucie Dezderlé envoie une lettre à la femme du pilote : "j'ai quitté mon travail pour aller voir si je ne pouvais pas être utile. Helas ! Quand je suis arrivée sur les lieux où est tombé l'appareil il n'y avait plus rien à faire pour votre pauvre mari. Avec un de mes malades : Jean Claude Charprot nous avons mis le corps de votre mari à l'abri du soleil et pour vous j'ai coupé cette mèche de cheveux...".
En 1945, des plaintes sont faites à la mairie "contre la mauvaise odeur des égouts du sanatorium qui se déversent en bordure de la route de Reugny à Neuillé".
La plupart des patients venaient de la région parisienne. Carte envoyée par le sanatorium : "Madame, Nous venons de recevoir de la Préfecture de la Seine, le dossier de votre fille. Nous vous informons que nous lui réservons une place dans notre établissement. Le convoi partira mercredi d'Austerlitz à 8 heures 40, et arrivera à 11 heures 18 en gare d'Amboise, où notre ambulance attendra les malades. Que votre fille se munisse d'une couverture, et d'une bouillotte."
Dans une carte qu'une patiente a envoyé à sa famille dans les années 50, on peut voir le planning d'une journée de cure : "Deux mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont très bonnes, nous avons une bonne nourriture, de bons lits, et nous faisons la cure le matin, cure libre de 9h à 10h30 et cure silencieuse de 13h à 15h, et de 15h à 15h30 cure libre, après nous sommes libres. Le matin on se lève à 8h, on déjeune à 8h30, ensuite cure, après on va se promener, après à midi on mange, après cure jusqu'à 15h30, après libre jusqu'à 7h, ensuite on va dans sa chambre et on lit, faut éteindre à 8h30."
Les familles des malades venaient leur rendre visite le week-end et pendant les vacances, et logeaient à Reugny (à l'hôtel ou chez l'habitant). Les "estivants" créaient une dynamique à Reugny, d'autant plus qu'ils faisaient partie d'un milieu assez aisé.
En 1960, la ville de Paris y installe un institut médico-pédagogique. Il s'occupait d'enfants présentant des difficultés scolaires et provenant de familles en difficultés. Le solarium est transformé en salles de classe.
Depuis 1973, il est occupé par le CESAP (Comité d'Etudes et de Soins Aux Polyhandicapés).Sources : Les membres de l'atelier mémoire, Bulletin municipal officiel de la ville de Paris (1942), Mairie de Reugny (Registres de délibérations), Archives départementales d'Indre et Loire (cartes postales).
Je ne connais pas ce château de Launay, et je vais être franche, je n'ai pas tout lu! mais je vais prendre le temps de le faire! Amicalemant! Syviane ;)
RépondreSupprimerJ'ai trouvé ce site par hasard. J'ai vécu dans ce château, dans cet IMP près de trois ans (de septembre 1964 à juin 1967 si je me souviens bien) et j’en suis reparti très déstabilisé, désorienté, mal dans ma peau. Cinquante ans après, certains souvenirs me hantent encore, me font encore mal en écrivant ces lignes. Ah que j'aimerai savoir pour mes camarades d'alors, ce qu’ils ont retenu de leur séjour ici, comment ça a été pour eux l'après Launay. Voici ce que j’ai écrie il y a vingt ans, après avoir passé devant les grilles : écrire pour un ancien de l’IMP, ce n’est pas sérieux. N’empêche que je l’ai fais tout de même : « …Mais, j’aurais tort d’insister sur ce dont je me souviens et de négliger mes oublis. Au soleil de midi, sans ombre, il y avait des périodes au centre où chaque jour s'écoulait pareil aux précédents, presque paisible, sans tristesse, sans surprise, sans joie, enfin sans mémoire. C’est probablement à cause des carences de ma mémoire que j’ai fait il y a quelques années, un pèlerinage au château de L’Aunay. J’avais environ quarante ans. Lorsque je me suis retrouvé devant les grilles fermées du château, aussitôt un malaise confus, indéfinissable me saisit : ce n’était pas la douleur nostalgique d’un temps chéri que je ressentais, mais la douleur d’une colère âcre et inutile. Colère latente que je portais sans que j’aie eu conscience de son intensité, mais que je ressentais ce jour-là comme on ressent de la pitié. Qu’est ce que je suis venu faire ici au juste ? Me souvenir des lieux que j’avais en partie oubliés, me revoir à la dérobée dans des actes insignifiants de la vie quotidienne du château, comme aller à la cantine, jouer dans la cour avec ma fronde de vengeur ; revoir ce qui fut mon lit, mon dortoir, mes classes. Non, je voulais surtout m’assurer que tout cela n’existait plus, pour personne, plus jamais, pour aucun enfant ».
RépondreSupprimerMerci infiniment pour votre témoignage ! N'hésitez pas à me renvoyer un message si vous souhaitez ajouter des détails. J'ignore absolument tout de cet institut et des conditions de vie des jeunes qui y étaient.
Supprimerje tiens a répondre a jean-jacques Naels
RépondreSupprimermoi aussi j'ai vécu dans ce château de launay en 1962 et je n'ai comme vous que de mauvais souvenir battu à la trique par des jeunes femmes qui s'occupaient de nous entre guillemet en 1965 ont c'est évader à quatre, le tant d'une promenade de cet enfer ont à était retrouver 3 jours plus tard par les gendarmes je ne me souviens plus les noms de mes camarades, et il mon même obliger a faire la communion solennelle, le 13 juin 1965 que je ne voulais pas la faire.je me suis même battu avec la directrice de l’époque et que je lui ai casse le doigt elle l'avais bien mériter vu que l'ont était battu et toujours puni pour un oui et pour un non, je m'appelle claude Beauchaud j'ai maintenant 62 ans et je n'ai toujours pas oublie trop marquer par cette époque
Merci beaucoup pour ce complément ! Ils vont nous permettre d'en savoir plus sur ce centre si peu connu de l'extérieur !
SupprimerOui moi aussi j’ai vécu au château de Launay de 1962 à 1966. Oui je m’en souviens nous avions fait une fugue à la suite d’une sortie en équipe mais pas de trois jours quelques heures seulement cela ne doit pas être la même fugue je n’avais (pour moi tout simplement pas envie de rentrée) Je ne me souviens pas d’avoir été battue probablement puni de récréation le plus souvent c’était des lignes de grammaire à écrire de plusieurs pages, je garde un très bon souvenir d’avoir vécu dans ce château pourtant nous n’étions pas moi et ma sœur jumelle et mon frère des anges. Ce fut pour nous bénéfique car à l’heure actuelle nous ne serions n’y lire n’y écrire nous avions rattrapé le retard scolaire. Il est vrai que la discipline était de rigueur, je me souviens d’un groupe de jeunes filles et de garçons ce groupe s’est renfermé dans les douches pour prendre la douche ensemble, ils ont étaient surpris par la monitrice et le lendemain ils ont été virés de l’établissement mon frère faisait partie du lot. Je me présente Christiane Beaumont j’ai 62 ans et je garde vraiment un très bon souvenir de cet établissement la directrice à été notre marraine à nous les jumelles
RépondreSupprimerbonjour
RépondreSupprimerj'écris pour ma maman aujourd'hui âgée de 84 ans... elle a vécu dans ce préventorium (à l'époque) en 1953 pour être soignée.. elle aimerait retrouver des copines, mais elle ne se souvient que des prénoms, JOSIANE - DOLLY - DENISE.... Si vous avez des informations, merci de me les communiquer... où peut-on retrouver la liste des pensionnaires de cette époque ?? Merci d'avance. cordialement
Bonjour,
SupprimerN'hésitez pas à m'envoyer un mail pour que je puisse vous répondre directement. Je n'ai pas d'informations sur cette période, mais peut-être votre mère pourra-t-elle être une source d'informations pour l'histoire du village.
Bien à vous