Gérard Troupeau est né en 1927 à Argenteuil, mais il passait ses vacances dans la maison familiale de Neuillé le Lierre, dont sa famille est originaire. Agrégé d'arabe, c'est un universitaire français qui a été professeur des universités à l'Institut national des langues et civilisations orientales, où il a enseigné de 1961 à 1990, et directeur d'études de philologie arabe à l'École pratique des hautes études (IVe section).
Il s'était spécialisé notamment sur l'orient chrétien.
Jean-Michel Gorry, secrétaire-adjoint de la Société archéologique de Touraine (dont Gérard Troupeau était un membre très actif), raconte qu'en 1967, "alors qu'il était professeur d'arabe de l'École des langues orientales, c'est vers lui que se tourna le général de Gaulle pour avoir un interprète personnel, indépendant et discret, et c'est une politique que poursuivit quelque temps Georges Pompidou. On ne pouvait faire meilleur choix : Gérard Troupeau ne maîtrisait pas seulement l'arabe, mais encore l'amharique, le syriaque et même la langue liturgique de l'Ethiopie, le guèze, pour laquelle il avait une dilection particulière. Il eut l'occasion de me confier plusieurs fois combien le général de Gaulle l'avait impressionné. Dans les repas officiels, toujours placé entre l'hôte arabe et le Général, il avait fort à faire. De Gaulle, dans ces moments protocolaires, soignait particulièrement la langue française, et la construction de ses phrases, toujours longues et sinueuses, donnait souvent des sueurs froides à son interprète personnel ; mais Gérard Troupeau dominait son sujet, et tout en jetant un regard malicieux à son épouse en bout de table, il parvenait en même temps à apprécier les mets délicats qui étaient servis. Il n'empêche - il me l'a confié - même à l'opéra, la tension ne se relâchait guère."
Après avoir écrit de nombreux livres, en particulier sur les arabes chrétiens, il publie en 2005 "Neuillé le Lierre, une paroisse tourangelle sous l'Ancien Régime". Il comptait publier un second volume sur l'histoire de Neuillé le Lierre, mais le manuscrit de ce travail lui sera malheureusement dérobé lors du cambriolage de sa résidence secondaire.
Il décède le 15 décembre 2010 à Tours.
Sources :
Jean-Michel Gorry, "Hommage au professeur Gérard Troupeau" et Daniel Schweitz, "Gérard Troupeau : historien des Arabes chrétiens, président de société savante, érudit tourangeau", Bulletin de la Société Archéologique de Touraine, Tome LVII, 2011.
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