La commune de Montreuil envisageait depuis 1859 de remplacer son église vétuste par un nouvel édifice. Le financement a été soigneusement préparé par le maire de l'époque, et accepté en 1869 par le conseil municipal. Mais la guerre de 1870 éclate et le projet est retardé par manque de moyens.
En 1874 : "M. Chibout, instituteur à Montreuil, offre à la société le dessin, réduit au tiers de la grandeur de l'original, de deux pierres sculptées trouvées dans la démolition de l'église de Montreuil.
Ces pierres, placées sens dessus dessous, faisaient partie de l'emmarchement de la table de communion. L'une d'elles représente deux écussons accolés, entourés de gracieux rinceaux de la Renaissance, le tout encadré d'une cordelière ; les écussons offrent de nombreux quartiers de plusieurs familles connues, les Baraton, les Clermont de Nesle, les Montmorency, les hermines de Bretagne, les Bourbon, etc ; mais jusqu'à présent il n'a pas été possible de reconnaître les deux personnages dont l'écu couvre ces divers quartiers.
L'autre pierre représente deux dauphins affrontés, dont le corps se termine par des rinceaux et des feuillages.
Ces débris de sculpture appartenaient-ils à l'ancienne église de Montreuil ou proviennent-ils de quelque monument du voisinage, comme par exemple de l'abbaye de Fontaines-les-Blanches ? On ne saurait le dire. Quoi qu'il en soit, la commune, bien inspirée, les a rachetés à l'entrepreneur des travaux pour les placer dans la nouvelle église que l'on construit en ce moment." Ces bas-reliefs du XVIe siècle peuvent aussi venir d'un ancien château détruit, comme Boissé. Pour voir l'histoire de ces bas-reliefs, cliquez ici. Ils sont classés Monuments historiques en 1907.
L'église est reconstruite en 1875 dans le style néo-gothique. La cloche datait de 1839. L'ensemble du mobilier est également de style néo-gothique.
Les vitraux ont tous été offerts par M. et Mme Moreau, en 1891 pour ceux du choeur et en 1892 pour ceux des deux chapelles. Ils sont signés J. Fournier à Tours.
Pour le choeur, le vitrail de gauche est dédié à Sainte-Françoise, la donatrice étant Françoise Moreau.
Le vitrail de droite est dédié à Saint-Joseph, le donateur étant Joseph Moreau.
Le vitrail du centre est dédié à Saint-Martin, le Saint patron de la paroisse.
En 1997, "à l'aide d'une nacelle télescopique montée sur véhicule spécial, nous avons pu nous approcher des faces Ouest et Sud du clocher jusqu'à une hauteur de 16m environ et nous avons constaté que la construction de ce clocher est en très mauvais état, présentant notamment des risques importants et immédiats de détachements de certaines parties de maçonnerie en pierre, particulièrement au sommet des contreforts.
Dans ces conditions, nous avons indiqué à Monsieur le Maire de Montreuil-en-Touraine qu'il y avait lieu de prendre immédiatement des mesures d'interdiction d'accès aux abords du clocher de l'église et procéder le plus rapidement possible à la construction d'un échafaudage solide muni de parois de protection autour du clocher ayant pour but dans un premier temps de protéger des chutes éventuelles de matériaux et dans un deuxième temps de procéder aux travaux indispensables de confortation de l'ouvrage."
Ce à quoi le conseil municipal répond : "Devant le coût exorbitant de la location de l'échafaudage pour mettre en sécurité le clocher, le Conseil Municipal mandate Monsieur HESS François, architecte, pour faire une estimation chiffrée des différentes variantes pouvant être envisagées et compatibles avec les finances communales, à savoir : 1) reconstruction du clocher à l'identique sur toute sa hauteur. 2) diminution du clocher de deux étages de maçonnerie avec remise en place de la partie charpente-couverture qui est en bon état. 3) araser l'ensemble du clocher. 4) Possibilité de conjuguer ces différentes variantes de façon moins radicale mais devant quand même assurer la pérennité de l'édifice."
Quatre ans plus tard, "suite à l'appel de Monsieur le Maire j'ai constaté des désordres par trop importants, visibles à l'extérieur, sur toutes les façades du clocher [...]. Suite à la mise en place d'un échafaudage permettant l'accès à toutes les faces du clocher de l'Eglise de Montreuil-en-Touraine, une visite de reconnaissance de l'état du bâti a été organisée le 24 décembre 2001 par la Municipalité de Montreuil-en-Touraine. [...] M. HESS Architecte a pu constater que l'état de la maçonnerie du clocher de l'église s'est considérablement dégradé depuis la première visite effectuée le 15 janvier 1997 [...]. La nouvelle visite montre que de nombreuses parties en pierre, aussi bien des contreforts que du reste de la maçonnerie, ont été dégradées par les intempéries, présentent des épaufrures nombreuses, sonnent le creux et risquent de se déliter [..]. La question se pose de savoir si le reste du blocage de maçonnerie dont est constituée la structure porteuse n'est pas gravement atteint par la même dégradation que celle des revêtements de pierre de surface. Le constat général laisse maintenant clairement apparaître que la technique utilisée lors de sa construction [...] ainsi que la qualité du tuffeau mis en oeuvre n'étaient pas de nature à assurer un grande longévité à l'édifice. Dans ces conditions, il semble que le projet de travaux de remise en état partiel des revêtements de pierre tel qu'il a été défini antérieurement ne soit plus suffisant pour réparer le clocher de l'église et qu'une reprise en profondeur de sa structure ne soit préalablement indispensable..."
Dans un article de la Nouvelle République du 19 août 2003, on peut lire que "des travaux colossaux ont été entrepris : descente d'une seule pièce du clocher en bois, de la cloche, puis (avec d'infinies précautions) démontage de la partie en pierre du clocher. Pour Gilbert Lepetitcorps, maire de Montreuil : "il était grand temps, car au fur et à mesure de l'opération de démontage, il est apparu des fissures insoupçonnées qui auraient pu à n'importe quel moment, provoquer un éboulement du clocher, comme un château de cartes. ça tient du miracle qu'il n'y ait pas eu d'accident."
Selon les spécialistes, "ce phénomène est dû en grande partie à une mauvaise résistance au sol et a de mauvaises fondations". Faute de moyens et pour faire face au plus pressé, il a été décidé de supprimer le clocher et de reconstruire une nouvelle façade à cette église.
[...] Bien que cette façade ne fasse par l'unanimité dans le village, ses défenseurs avancent les raisons de prudence et de sécurité qui ont guidé leur choix".
Sources :
Archives départementales d'Indre et Loire (185J 13 - 14)
Millet, "Séance du 28 juillet 1874", Bulletin de la Société archéologique de Touraine, Tome III, 1877, p 89-90.
Dictionnaire des communes d'Indre et Loire
Base Mérimée
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