lundi 31 décembre 2012

Histoire d'une porte de Boissé

Dans les années 1920, M. Lecomte, propriétaire du moulin du pont, profita des travaux destructeurs de M. de la Verteville au château de la Vallière pour récupérer une porte. Il la peignit et s'en servit de porte d'écurie au Haut Villiers, qu'il possédait également. Dans les années 50, M. Foussard, passionné d'histoire, habitait au Haut Villiers, et M. Lecomte lui raconta d'où venait cette porte. Il se mit alors à la décaper et il découvrit qu'elle était couverte d'une peinture Renaissance.
Les motifs de cette porte sont très semblables à ceux des plafonds du 1er étage du château de la Vallière.
N'ayant trouvé d'utilité à cette porte, c'est par hasard qu'il discuta avec Mme Maissen, propriétaire de Boissé, qui lui raconta qu'elle cherchait une porte pour sa chambre. Et voilà pourquoi on trouve une porte du château de la Vallière à Boissé !

samedi 29 décembre 2012

Neuillé : Brouard

Sur le cadastre de 1819, on voit bien que tous les bâtiments qui composaient le château ont déjà disparu.
Sur le cadastre de 1936, on remarque un hangar à la place de l'habitation actuelle.
Il devait être en bois, car à l'arrière de la maison on remarque les poteaux qui ont été intégrés. La partie couverte en tôle est construite au 19e siècle.
Sources : Archives départementales d'Indre et Loire

mercredi 26 décembre 2012

Neuillé : Brouard

À la mort de Louis de Lavardin, vers 1555, la métairie avait été détachée du fief et c'est son petit-fils, Antoine de Lavardin, seigneur de Ranay et de Boissay, qui en avait hérité. Sa fille, Charlotte de Lavardin, la porta dans la famille de son mari, Gilbert de Préaux, qu'elle épousa en 1593. À son tour, Louise-Françoise de Préaux, arrière-petite-fille de Gilbert, la porta dans la famille de son mari, Louis-François de Savary, qu'elle épousa en 1690.
En 1702 : "la métairie autrefois annexée au fief de Brouard, consistant en maison à demeurer du métayer, grange, têt à bêtes et autres bâtiments, terres labourables et non labourables, près, noues..."
À la mort de Louis-François de Savary, ses héritier vendirent la métairie aux religieuses de l'abbaye Notre-Dame de la Virginité aux Roches-l'Evêque (Loir et Cher), le 15 septembre 1729. Par la suite, les religieuses estimèrent que "le revenu annuel qu'elles tirent de la métairie est trop modique et presque entièrement absorbé par les réparations qu'elles sont obligées de faire annuellement aux bâtiments qui la composent, qui sont en très mauvais état". C'est pourquoi le 8 novembre 1757, elles "baillent et délaissent à titre de bail emphitéotique pour 99 années, à Michel Liger, le lieu et métairie de Brouard, consistant en bâtiments pour le fermier, grange, trois étables, lesdits bâtiments totalement en ruine [...], aux charge et condition d'en payer 160£ de rente, acquitter les cens et autres charges, de rebâtir ledit lieu selon le procès verbal, et ensuite l'entretenir chaque année en bonne réparation".
À la suite du décès de Michel Liger, un différend surgit entre ses héritiers, sa veuve et ses enfants, et les religieuses. Celles-ci prétendaient que "des délits et dégradations avaient été causés sur ledit lieu, tant par rapport à l'abât des bois de haute futaie, qu'à cause de la suppression qu'ils ont faite de l'étage d'une chambre qui était au dessus de celle servant au logement du fermier". Quant aux héritiers, ils exigeaient "une indemnité pour raison des augmentations qu'ils ont fait faire aux bâtiments dudit lieu, ainsi que du défrichement des terres incultes".
Jusqu'en 1793, la métairie de Brouard appartenait à l'abbaye de la Virginité, près de Montoire.

Sources : Gérard Troupeau ("Neuillé le Lierre, Une paroisse tourangelle sous l'Ancien Régime").

Neuillé : Brouard

Dans un aveu rendu en 1494, le seigneur de Brouard déclarait que le prieur de Neuillé tenait de lui, à foi et hommage simple et à 5 sols de service "la grande dîme de Neuilly, tant de blés, vins, charnages, chanvres, lins, pois, fèves, qu'autres dîmes venant et croissant chacun an en la dîmerie ; et à 15 £ de rachat à muance de prieur ; à la rétribution du divin service en l'église de Neuilly, chacun an, ainsi qu'on a accoutumé de faire anciennement ; et vaut la dîme, commun an, de douze à quatorze muids de grenage, et de six à huit pipes de vin". Il déclare également "mon hébergement, ainsi et comme il se poursuit et comporte, avec ses appartenances de maison, grange, têt à bêtes, cour, allées, jardins, ouches, terres labourables et non labourables..."

Sources : 
Troupeau (Gérard), Neuillé le Lierre, Une paroisse tourangelle sous l'Ancien Régime, Tours, Editions CLD, 2005.

vendredi 21 décembre 2012

Appel aux dons

Message de Béatrice RICHARD, Directrice de l'école de Reugny, et de Catherine CHAUFFETEAU, Présidente de l'APE "Les enfants de Lucie" :

"Hier soir, un pavillon sur la commune de Reugny, a été entièrement détruit par les flammes. Heureusement, tous les occupants ont pu être sauvé. http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Actualite/Faits-divers-justice/n/Contenus/Articles/2012/12/21/Pavillon-en-feu-trois-personnes-evacuees 

L'école et l'APE se sentent concernées puisqu'une des enfants va à l'école de Reugny. C'est pourquoi, les enseignants organisent, avec le soutien de l'APE "Les enfants de Lucie", une collecte de dons pour cette famille. Il y a une petite fille de 4 ans, un petit garçon de 2 ans et la maman devrait bientôt donner naissance à un 3ème Bébé. Vous pouvez donc donner tout ce que vous pouvez (vêtements, jouets, ou tout autre chose auquel vous pensez, ILS N'ONT PLUS RIEN !!) La collecte aura lieu dimanche matin de 9h à 12h dans l'école. Vous pouvez aussi faire un don par chèque à l'ordre de la coopérative scolaire ou de l'APE"Les enfants de Lucie". Nous leur transmettrons. En cette veille de Noël nous ne pouvons rester sans rien faire."

jeudi 20 décembre 2012

Association sur le patrimoine de Reugny et Neuillé ?

Petit sondage : Qui serait intéressé par la création d'une association sur le patrimoine de Reugny et Neuillé ?
Elle s'occuperait des journées du patrimoine, d'expositions...

mercredi 19 décembre 2012

Reugny : Rue Victor Hugo

Elle possède de nombreuses maisons du 19e siècle.
Maison bourgeoise de la même époque.
Plaque fin 19e-début 20e.
En 1907, les rues du Pont et de Monnaie deviennent la Rue Victor Hugo.
Maison bourgeoise du début du 20e siècle.
Elle possède un beau portail qui fait très art déco.
 Magasin "autos cycles" du premier tiers du 20e siècle.
Devanture de la dernière poissonnerie de Reugny, datant des années 1960, plaquée sur un bâtiment plus ancien.
Publicité Antar des années 1960,
 et mélangeur de la même époque.
La poissonnerie est détruite pendant l'été 2012.
Sources : 
Archives départementales d'Indre et Loire (cadastre)

vendredi 14 décembre 2012

Neuillé : Le Plessis

Achat par Robert Le Chat en 1366.
Donation en 1388 par Robert Le Chat à Jeanne de Pontlevoy, sa petite-fille, et à Jean Dallée, son mari.
Sources : Archives départementales d'Indre et Loire (65J7).

Neuillé : Le Plessis

En 1547, le Plessis consistait en "maison, grange, étable, têt à bêtes, cour, jardin, ouches, terres labourables et non labourables, une grande fosse à eau..."
En 1568, Laurent II le Blanc achète le fief du "Plessis-Girard" à Méry Lopin.
En 1654, le fief appartenait à Daniel Boileau.
En 1736 : "La metairie du Plessis, consistant en maison, grange, ecurie, estables, toit a porc, cour, jardin."
Vers 1790 : "Les bâtiments de cette métairie consistent en une chambre à cheminée avec four, une écurie ensuite de ladite chambre côté du nord, un cabinet et un cellier derrière ladite chambre et écurie, greniers sur lesdits bâtiments, un tout à porcs devant ladite écurie.
Au couchant de ladite chambre et écurie, trois autres écuries, greniers dessus, et deux touts à porcs derrière. Au nord des trois dernières écuries, une grange. Tous les murs des bâtiments de cette métairie sont construits en moellons et pierres de tailles et sont couverts en thuilles."

Sources : 
Gérard Troupeau, Neuillé le Lierre, Une paroisse tourangelle sous l'Ancien Régime
Archives départementales d'Indre et Loire (65J7 - 65J50)

lundi 10 décembre 2012

Neuillé : Saint Rigomet

Saint Rigomer est un ermite manceau du VIe siècle. Il fonde un petit monastère, une "cella" qui rassemblait "des petits frères sur son propre domaine, au bord d'une petite rivière". La petite communauté disparut au cours du Moyen Âge, mais le prieuré de Morand continua d'y entretenir la chapelle.

En 1606, le testament de Jean Coustière, sieur de la Fosse, lègue "un quartier de pré sittué près le lieu apellé l'Islon Fidé en la prairie de Saint-Rigommé, en ladite paroisse de Neuilly le Lierre, au fief de Saint-Rigommé, joignant d'un long au pré de Mtre Estienne Mélines, d'autre long au ruisseau quy descend du Vaudamour à la rivière de Branne, d'un bout à ladite rivière, d'autre bout au pré de la chapelle de Saint-Rigommé".
Un acte de baptême de 1653 : "Le mardi premier jour d'octobre l'an 1653, de six à sept heures du matin, la Vve Galais, closier du domaine de la chapelle de Saint-Rigomé, paroisse de Neuilly, filiale du prieuré de Moran, s'est adressé à nous pour nous donner avis qu'elle aurait esté avertie qu'à la porte de ladite chapelle pendait à une ficelle un panier dans lequel il y avait peu de paille, un oreiller dessus et un enfant naissant, depuis peu de temps posé, qui était une petite fille. Et nous étant, pour ce sujet, transporté sur ledit lieu, pour considérer si ledit enfant aurait quelque marque d'avoir reçu le sacrement de baptême et n'y ayant aperçu aucune, l'avons ondoiée sous condition, en tel cas requis, de peur de péril. Et le troisième jour dudit mois, ladite petite fille a été apportée à l'église, qui a reçu les sainte huiles et cérémonies ordinaire de l'église, qui a reçu le nom de Catherine."

Jusqu'en 1791, la métairie de Saint-Rigomet appartenait au prieuré de Morand.

Elle est achetée le 21 janvier 1791 par Emmanuel Peltreau-le-Jeune, tanneur de Château-Renault.
On en conclut donc, grâce à ces documents, que Saint-Rigomer constituait un fief comprenant une métairie et une chapelle, qui appartenait au prieuré de Morand, dépendant lui-même de l'abbaye bénédictine Saint-Florentin de Bonneval. Un religieux du prieuré de Morand desservait la chapelle, il résidait dans ce pavillon très défiguré depuis.

De la chapelle, transformée en étable et incorporée dans le bâtiment de la ferme actuelle, il ne subsiste que deux colonnes cylindriques engagées dans le mur nord de l'étable.
À la Révolution, la chapelle de Saint-Rigomet disparaît donc complètement. 
Un bâtiment est construit au 19e siècle, et tous les autres sont modifiés à cette même époque.

Sources :
Troupeau (Gérard), "Nouvelles recherches sur Saint-Rigomer à Neuillé-le-Lierre", Bulletin de la société archéologique de Touraine, 2003, p. 86-90.

jeudi 29 novembre 2012

Reugny : Rue Nationale

La majorité des maisons de cette rue date du 19e siècle.
C'est une rue qu'on pourrait qualifier de "cosmopolite", dans la mesure où des maisons de personnes plutôt pauvres (comme sur la photo précédente) côtoient des maisons de commerçants un peu plus riches à un étage,
ainsi que des maisons bourgeoises, comme celle-ci de style néo-classique (ou comme la Mairie, située près de cette maison).
En 1868, "la chaussée de la route départementale n°19 est complètement usée dans la traverse de Reugny. Il ne reste plus guère que la fondation et les caniveaux, qui se trouvent plus élevés, ne peuvent recevoir les eaux, en sorte qu'elles coulent sur l'empierrement et contribuent à le maintenir en mauvais état. Pour rendre à la chaussée son bombement normal, il faut une fourniture de 150 mètres c. de pierre cassée".
En 1888, les caniveaux sont reconstruits dans la traversée de Reugny. 
En 1907, la Grande-Rue devient la Rue Nationale.
La première maison à gauche de la carte postale sera frappée d'alignement dans les années 1950.
On remarque plusieurs maisons du style architectural Art Nouveau, qui fut actif au début du XXe siècle. 
Il se caractérise par ses formes géométriques.
Carte postale du début du 20e siècle, la maison n'est pas encore construite.
Cette rue conserve une plaque Michelin des années 1930.
Sources : 
Archives départementales d'Indre et Loire
Rapports et délibérations du Conseil Général d'Indre et Loire (1868 - 1888)

jeudi 22 novembre 2012

La Brenne : Synthron

L'usine chimique Protex s'implante en 1953 à Auzouer. Elle fabrique des produits auxiliaires pour l'industrie textile et emploie 150 personnes.
Depuis son implantation, elle était très polluante : cinquante-six cas de pollutions avaient été relevés jusqu'en 1987. Le 8 juin 1988, à 3h20 du matin, une partie de l'usine brûle
et 539 t de produits partent en fumée
ou dans le Brenne avec l'eau des pompes à incendie.
La Brenne et la Cisse devinrent marron.
À partir de 9 heures, on dénombre vingt-cinq espèces de poissons tués par le phénol et le cyanure.
Le 9 juin au soir, la Loire étant atteinte, l'eau dut être coupée à Tours et pour une partie de l'agglomération ; elle ne sera rétablie que le 18 juin. Depuis cet événement, l'usine est surveillée, mais elle n'est toujours pas aux normes en ce qui concerne l'épuration des eaux...

Sources : S.E.R.I.A., Tourainevacances (photos), Dictionnaire des communes de Touraine.

mardi 20 novembre 2012

La Première Guerre Mondiale

À Neuillé : "Monsieur le Président donne lecture de l'état de répartition établi entre les prestataires de la commune pour le contingent de vin à fournir (sur la récolte de 1917) à l'armée."
Le 17 janvier 1918, le conseil municipal de Neuillé doit rationner la population en pain. Il décide "de constituer une commission spéciale chargée d'étudier le meilleur moyen à employer pour que la restriction se fasse volontairement et sans incidents".
En mai 1918, il "expose que parmi les réfugiés une famille composée de trois enfants est arrivée dans un état misérable et qu'il y avait lieu de lui attribuer un secours. Le conseil municipal attribue à l'unanimité un secours de 60fr à la famille Floiquin." Le même jour une commission est créée pour trouver des logements aux réfugiés.

Lettre de 1918 au maire de Reugny : "Je vous prie de vouloir bien, avec tous les ménagements possibles dans la circonstance, prévenir M. Roquin Pierre habitant votre commune de la mort du 2e cc Roquin Charles Aimé à l'hôpital complémentaire 3 à Guéret le 14 octobre 1918 suite de maladie.
Mort pour la France.
Je vous serais très obligé de présenter à la famille les condoléances de M. le Ministre de la Guerre et me faire connaître la date à laquelle votre mission aura été accomplie."
Il y a aux archives d'autres lettres de ce type, avec toujours la mention : "Nous vous prions de nous aviser sitôt que la pénible mission dont nous vous chargeons aura été remplie par vos soins."
On trouve également la liste des personnes blessées demeurant à Reugny : "Brédif Louis, 34 ans, vigneron : amputation du bras gauche", "Simier Louis, 24 ans, maçon : mortilation du pied gauche", "Boullain André, 32 ans, domestique : éventration par un éclat d'obus", "Baron Léon, 25 ans, cultivateur : blessure par mitrailleuse au ventre et au bras gauche", "Boiré Henri, 35 ans, jardinier : amputation de 8 phalanges au pied", "Choisnard Désiré, 36 ans, cultivateur : blessure à l'épaule gauche par éclat d'obus", "Geuvron Joseph, 56 ans, journalier : amputation du bras gauche"...

Après la guerre, outre la construction de monuments aux morts, des fêtes sont organisées. À Neuillé "le conseil décide qu'une somme de 400 francs sera inscrite au budget 1920 et versée pour faire la fête des poilus".
Sources : 
Archives départementales d'Indre et Loire (E dépôt 194 Q9)
Registre de délibérations du Conseil municipal de Neuillé

dimanche 18 novembre 2012

Un violeur à Neuillé en 1728

"Procès verbal de capture et d'emprisonnement de Nicolas Laigneau et plainte :
Aujourd'hui, deuxième jour d'avril 1728 [...] sur l'avis à nous donné et la plainte à nous faite par la nommée Jeanne Mabille, veuve Jacques Gaudin, demeurant au hameau de Vaubrault, paroisse de Nazelles, que le lundy 29e jour du mois dernier, sur les trois heures du soir, gardant ses bestiaux le long du chemin qui va de Nazelles à Vaubrault,
elle fut attaquée par un homme à elle inconnue qu'elle a appris depuis être le nommé Nicolas Laigneau demeurant au lieu du petit Morié parroisse de Neuilly le Lierre, lequel lui demanda le chemin de Baudé [...] et à l'instant le dit homme se jeta sur elle et se mit au devoir de la violer et insulter, la dite Mabille défendre autant qu'elle le put, il la mit tout en sang et lui pressa si fort l'estomac qu'elle demeura presque évanouie sur la place et étant sur [??] plusieurs personnes qui la trouvèrent en cet état ils arrêtèrent ledit Laigneau, le retinrent quelques temps, lequel convint de l'action cy dessus qu'il venait de faire disant qu'il fallait qu'il fut [??] ou que le diable le posséda pour avoir commis une pareille action. Ce que ayant appris nous nous sommes transportés au lieu du Petit-Morié situé en la paroisse de Neuilly où ledit Laigneau fait sa résidence, y étant arrivés sur les 4 heures du matin, sommes entrés dans ladite maison et avons saisis ledit Laigneau au corps, l'avons fait et constitué prisonnier et [??] conduit au logis de ladite Mabille veuve Gaudin, qui l'a reconnu pour être le même qui l'a insulté sur le grand chemin de Nazelles à Vaubrault ledit jour 29 du mois dernier, et ledit Laigneau reconnu ladite Mabille veuve  Gaudin pour être celle qu'il a eu le malheur d'insulter ledit jour, dont il lui a demandé pardon en notre présence, ladite Mabille se plaignant beaucoup d'une oppression d'estomac qu'elle a toujours ressentie [...] qui lui empêche la respiration bien qu'elle ait été soignée à ce sujet par le sieur Perrin chirurgien habitué au bourg de Noizay, ce fait avons continué notre marche et conduit ledit Laigneau en prisons royaux de cette ville d'Amboise...". Je crois que la prison se trouvait au château à cette époque...
Rien ne nous dit s'il y est resté longtemps, et on ne sait rien sur ce qu'il est arrivé à Jeanne Mabille.
Sources : Archives départementales d'Indre et Loire (3B14).

mardi 13 novembre 2012

L'invasion prussienne de 1870

Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse. Le 31 août, l'armée française capitule à Sedan et Napoléon III est fait prisonnier. Le 4 septembre, la IIIe République est proclamée ; un gouvernement de la Défense nationale est alors mis en place sous la présidence du général Trochu. Paris est assiégée et les troupes prussiennes avancent sur le territoire français, l'occupant peu à peu. Le 7 octobre, Gambetta quitte Paris pour Tours en ballon.
Dans la soirée du 19 décembre 1870, l'armée prussienne entre en Indre et Loire par Château-Renault. Munis d'une cinquantaine de canons, plus de 20 000 soldats ennemis prennent position dans la ville.
Le 20 décembre, les soldats de Brunswick, au nombre de 2 000, font halte avec leur artillerie dans les rues de Reugny et s'y installent pour déjeuner.
Un témoignage nous décrit les évènements "... Mardi matin, le corps d'armée ne tarda pas à défiler muni de cinq pièces de canons avec leurs caissons et fourgons qui ont stationné environ 2 heures devant notre porte et pendant ce temps on entendait gronder les canons et la fusillade car un combat avait lieu [...]. Et pendant ce temps-là les soldats allaient voler partout où ils pouvaient jusqu'à se permettre de déchausser les hommes afin de prendre leurs souliers. Enfin, ils sont partis en annonçant qu'ils devaient en venir 1 500 le même soir."
Le capitaine Sansas, qui se trouvait à Vouvray le 20 décembre, écrit dans son rapport "qu'une colonne ennemie composée d'un régiment bavarois avec six pièces d'artillerie et 150 cavaliers occupait Reugny".
Sur ordre du général Pisani, les troupes françaises se mettent en route vers Monnaie où est engagée la bataille qui ouvre la route de Tours à l'armée prussienne, livrant les villages alentours à l'ennemi. Après la bataille de Monnaie, l'armée prussienne se dirigeant vers Tours cherche des campements pour la nuit du 20 au 21 décembre 1870.
Le témoin écrit que "vers 6 heures on frappe à toutes les portes. Ceux qui n'ouvraient pas, on les défonçaient." Il s'agit du bataillon de Westphalie, qui séjourne à Reugny jusqu'au matin du 22 décembre.
Au matin, une partie de l'armée ennemie gagne le haut de la Tranchée d'où la ville de Tours est bombardée sans sommation. Cette attaque fait une dizaine de victimes. Cependant, la canonnade est interrompue par l'intervention courageuse du maire de Tours, Eugène Gouïn.
L'invasion redoutée n'a pas lieu ce jour-là car l'armée prussienne reçoit l'ordre de se concentrer dans la région de Blois pour faire face à une offensive de la garnison de Paris. "Jeudi matin, tout est parti pour Blois et tous ceux qui étaient à Monnaie ont passé par le rue du pont. Pendant au moins 5 à 7 heures durant, cela n'a pas cessé ; on évalue au moins à 25 mille hommes. À la fin tous les pillards [...] ont passé volant toutes les maisons, cherchant dans les meubles, prenant tout ce qui leur convenait...". 
Cependant, un mois plus tard, le 19 janvier 1871, les prussiens entrent à Tours qui restera occupée pendant sept semaines.
Les reugnois ne sont pas au bout de leurs peines : la veille de l'occupation de Tours, la brigade du général Hartman, composée de 4 000 hommes, fait halte dans le village pour y déjeuner avant de se diriger du Tours par la route de Vouvray. Jusqu'au 8 mars, après la capitulation de Paris le 29 janvier 1871 immédiatement suivie de la signature de l'armistice à Versailles, les troupes ennemies établissent à plusieurs reprises leur cantonnement à Reugny qui paiera un lourd tribut pour cette guerre : l'occupation prussienne aura été de 30 jours et les habitants de Reugny auront fourni 8 595 journées de nourriture aux soldats. Le montant de la somme allouée à la commune, à titre de dédommagement, s'élève à 9 147, 32 F de l'époque.
On trouve aux archives toutes les demandes de dédommagement des habitants, avec la liste de ce qui a été volé ou pillé par les prussiens. Par exemple au château de la Vallière, on dénombre "60 bouteilles de vin de Bordeaux à 1f l'une, 800 bouteilles de vin bouché rouge et blanc de 1858 et 1861, une pendule et deux tableaux, foncé une persienne et la glace pour entrer au château, huit couvertes de lit..." pour un total de 1606 francs. À Colas Sylvain Brossillon : "une vache de 5 ans, un mouton, 4 poules",  du pain, des pommes de terre et deux chemises, pour un total de 244 francs...

Bibliographie :
- Ingo Fellrath et Francine Fellrath-Bacart, La guerre de 1870-1871 en Touraine, un nouvel éclairage, L’Harmattan, 2011.

Archives :
Archives départementales d'Indre et Loire :
E dépôt H14
- "En Touraine, Je me souviens. Reugny.", brochure éditée par le Conseil Général d'Indre-et-Loire en 1996.

vendredi 9 novembre 2012

Reugny : Le lavoir de Mélotin

Le lavoir de Mélotin est construit en 1888.
En 1889, "le sieur Méchain Bruneau, domicilié à Reugny, déclare par ces présentes, abandonner à titre purement gratuit le terrain sur lequel est planté l'ormeau, situé près le lavoir de Mélotin, lequel devient dès lors terrain communal de même que celui sur lequel le lavoir est construit".
Le lavoir est alimenté en eau par une source et est séparé du ruisseau par un mur. Le pont est construit au 19e siècle.
À côté du lavoir, on remarque une pompe à eau de la même époque.
Sources : 
Archives départementales d'Indre et Loire (E dépôt 194 M6)