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samedi 29 juin 2013

Les attaques de la bête du Val de Loire

Les premières victimes se trouvent dans la Beauce blésoise, en 1742 et 1743. Ainsi, à Périgny, près de Vendôme, Madeleine Guillon, âgée d'environ 5 ans, meurt "déchirée par un loup, que l'on dit être différent de ceux du pays", et à Crucheray est "inhumé au petit cimetière une partie du corps de Anne Badère la tête ayant été dévorée par un loup". On dénombre 9 victimes dans cette région entre mai et août 1743. Entre septembre 1743 et juillet 1748, on dénombre plus de 50 victimes, principalement sur les communes de Pontlevoy (5 morts), Vallières les Grandes (11 morts), Chaumont sur Loire (6 morts), et dans la forêt d'Amboise. Les attaques vont ensuite avoir lieu dans divers endroits de la Touraine de l'est, et notamment à Céré la Ronde (6 morts).
En juin 1749, l'intendant de la généralité de Tours demande à monsieur de la Vallière l'envoi d'un garde. Celui-ci lui accorde cette faveur sans difficulté : "La raison pour laquelle vous désirez, Monsieur, un garde a moy est trop juste, pour que je ne vous le donne pas avec beaucoup d'empressement ; je voudrais que la chose fut plus difficile pour pouvoir vous donner des preuves de l'envie que j'auroy toujours de faire ce que vous desirez et des sentiments avec lesquels je suis, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur". Le garde choisi est François Pays, garde au château de Vaujours, qui s'illustre par ses talent de piégeur. L'intendant l'engage pour la destruction des "bestes qui mangent le monde". La même année il va réussir à prendre plusieurs bêtes dans ses pièges dans les vignes des Petites Varennes à Vouvray.
Le duc de la Vallière a d'ailleurs raison de s'inquiéter de ces attaques, car le mois suivant Reugny est touchée : "Le 22 juillet 1749 a été inhumée par nous curé soussigné dans le cimetière de cette paroisse Marie Garnier âgée de 4 ans et demi laquelle a été étranglée par une mauvaise bête comme il le parait par un procès verbal qu'on a fait à la porte de notre église en présence de monsieur Demonceaux, de monsieur Girault chirurgien qui en a fait le rapport...". Après elle, on compte six autres morts d'une attaque de la bête à Reugny :
Le 21 mai 1750, deux enfants ont été mangé par "les loups carnassiers".
"Le 31 may 1750 a été inhumé Sylvain Girault, dévoré par la bête, âgé de 6 ans".
"Le 27 juillet 1750 a été inhumée Jeanne Lelion âgée de 15 ans qui a été étranglée hier par une mauvaise bête, laquelle était fille de feu Jacques Lelion et de feue Jeanne Chaplin. L'inhumation a été faite en présence de Sylvain Chaplin chez qui elle était en condition et en présence de Charles Brossier et de Françoise Deshayes qui ont pris le corps dans une charette à l'entrée de notre bourg pour le porter à l'église".
"Le 5 juin 1751 a été inhumé François Girault âgé de 16 ans", "égorgé par une beste féroce" alors qu'il gardait des bestiaux.
Le 17 juin 1751, François Plantin, 7 ans, est "étranglé par la mauvaise bête".
Le 18 juin, le chasseur Jean Coüesmeau de Saint Laurent de Gastines tue un loup dans les bois de la forêt du Bélier à Reugny. Jean Brault, maréchal à Monnaie, y tue une louve. Les chasseurs reçoivent la prime de 20 livres pour la mort des loups carnassiers.
À partir de cette date on ne compte aucune autre victime à Reugny. Il en va de même à Monnaie, qui comptera 8 morts pendant cette période 1749-1751. Mais ce n'est pas pour autant la fin des attaques de loups dans la région : les deux ans qui suivirent, on compte une vingtaine de morts dans le sud du Vendômois. L'une des dernières attaques fut à Prunay : "Inhumé la teste de Jeanne Mohyer, le corps dudit enfant ayant été emporté par un loup enragé dans le bois et que l'on ne pu trouver ce qui est arrivé hier au soleil couchant et ledit enfant ayant été pris à la porte de ses père et mère".
On peut facilement faire le rapprochement avec la bête du Gévaudan, bien plus médiatisée, qui sévit de 1764 à 1767. Elle fit cependant moins de morts que la bête du Val de Loire (entre 81 et 124 pour la bête du Gévaudan, et entre 147 et 200 pour la bête du Val de Loire).


Sources :

- Frédéric Gaultier, La Bête du Val de Loire 1742-1754, Évocations, Editions Sutton, 2008.
- Archives départementales d'Indre-et-Loire : registres paroissiaux de Reugny.

lundi 17 juin 2013

Orages et grêle à Reugny et Neuillé

Le matin du 17 juin, autour de 5h30, une violente tempête est passée sur la Touraine. L'Agence France Presse en parle : "Deux orages ont déversé à l'aube des grêlons jusqu'à la taille d'un oeuf, dévastant des parcelles du vignoble de Vouvray. "C'est une catastrophe, l'orage a duré une dizaine de minutes et a tout haché. Sur Vouvray et Reugny, des vignes sont détruites à 100%", a déclaré à l'AFP Christian Feray, responsable du château de Moncontour, le principal producteur de cette appellation. "Là, on va perdre, si on est chanceux, les deux tiers" de la récolte, a-t-il estimé. "Même la récolte de l'an prochain est compromise car les rameaux n'auront pas le temps de mûrir d'ici la fin de l'été". A 10H30, les pompiers avaient effectué quelque 260 sorties dans la région de Tours pour des arbres arrachés, des toitures transpercées et des caves inondées. En début de matinée, 13.500 foyers étaient privés d'électricité". Cette dépêche est notamment reprise sur le site de Libération. Un reportage de TF1 est également consacré à cette tempête : http://www.wat.tv/embedframe/425495chuPP3r10610087 
Même plusieurs heures après cette tempête (pas pu me promener plus tôt à cause du bac philo), les conséquences sont encore très visibles ! La Brenne est marron,
de même que la rouère de Mélotin.
Les fleurs ont perdu beaucoup de pétales...
À Mélotin, pas une maison n'a été épargnée par la grêle...
Le plateau entre Mélotin et Neuillé a aussi été très touché...
De nombreux jardins ont été ravagés,
de même que les vignes (de 80 à 100% par endroits),
et les champs (2000 hectares sur Auzouer, Neuillé et Reugny).
En arrivant sur Neuillé, le pont sous l'autoroute semble rempli de paille,
qui s'avère en fait être un mélange de grêle, de terre et de paille... Très difficile à traverser, mais j'y suis arrivé !
Enfin, sur le plateau de Neuillé, certains fossés sont encore pleins de grêle.

vendredi 7 juin 2013

La campagne tourangelle est désormais sur Google Street

Depuis quelques jours, de nombreuses routes de campagnes sont désormais visibles "comme en vrai" sur Google Street view. Les vues datent d'août 2012. Avant cette date, on ne pouvait se promener que sur les départementales. Si la campagne vous manque, vous pouvez donc emprunter ses petits chemins depuis votre ordinateur ! Avec un peu de chance vous pourrez même tomber sur des personnes que vous connaissez prise en flagrant délit par la "Google Car" (par contre elles seront floutées). Pour vous déplacer, utilisez les flèches qui apparaissent sur la prise de vue. D'ailleurs, avez-vous reconnu où nous sommes ?

Agrandir le plan

samedi 1 juin 2013

Reugny : La Vallière (ferme et communs)

Plusieurs modifications ont lieu au XIXe siècle : des escaliers sont ajoutés au logement du gardien,
et aux ancienne écuries.
Un petit chenil est créé.
La façade des écuries est refaite et une petit aile est ajoutée à gauche.
Et une aile est ajoutée au bâtiment du XVIIe siècle (en avancée à droite).